Ovin viande Le coût nourri logé

C´est sur le coût nourri-logé que porte la plupart des options techniques de conduite des systèmes (périodes de production, mode d´alimentation et de logement...). Il représente plus de 50% du coût de production et des marges de manoeuvre existent pour les élevages.

Pour apprécier la performance de l´atelier ovin, le coût de production est un critère très synthétique, comparant la production de l´élevage et les charges engagées, y compris la rémunération de la main d´oeuvre des éleveurs. Il comprend l´ensemble des charges courantes (achats des produits et de services, etc), des amortissements (matériel, bâtiments, etc) et des charges supplétives (rémunération du travail des exploitants sur la base d´1.5 SMIC). Cette méthode de calcul proposée par l´Institut de l´Elevage et harmonisée entre filières herbivores est en cours de développement sur le terrain. C´est sur le coût nourri-logé que porte la plupart des options techniques de conduite des systèmes (périodes de production, mode d´alimentation et de logement...). Le coût « nourri-logé » d´un atelier ovin viande correspond aux postes liés au système d´alimentation du troupeau ovin, des achats d´aliments au foncier, en passant par les approvisionnements des surfaces, la mécanisation et les bâtiments. Il représente en moyenne 6,2 EUR/kg de carcasse vendu (kgc) pour les systèmes fourragers et herbagers, soit environ 50% du coût de production total des ateliers ovins viande (année 2011). Ces 5 postes doivent autant que possible être analysés conjointement, car tous sont liés aux options prises en matière d´alimentation du troupeau. Ainsi le choix d´un fort recours au pâturage peut permettre de réduire, par exemple le coût de la mécanisation (moins de stocks à réaliser et à distribuer) et des bâtiments (moins de brebis à loger l´hiver). Mais cette option nécessite le plus souvent de limiter le chargement, ce qui majore le coût du foncier/kgc. De même, augmenter la surface de céréales destinée à l´alimentation du troupeau permet de limiter les achats d´aliments mais pèse sur le coût des surfaces et de la mécanisation. Des leviers de maîtrise pour tous les systèmes La productivité est le 1er facteur de maîtrise du coût nourri-logé, comme du coût total, notamment par l´effet de dilution des charges. L´importance de la productivité peut être illustrée par les résultats moyens des élevages classés par tiers selon ce critère : les différences entre les tiers inférieur et supérieur sont de l´ordre de 2 EUR pour le coût nourri-logé, 4 EUR pour le coût total, et 1 SMIC pour la rémunération permise par le produit.

D´autres facteurs influent fortement sur le niveau et la structure du coût nourri logé, comme la possibilité ou le choix de recourir plus ou moins fortement à l´intraconsommation de concentré, mais aussi : - la place de l´herbe et du pâturage dans le système fourrager, - l´intensification du système fourrager et l´importance des stocks - l´autonomie alimentaire et la sécurité du système d´alimentation, - la gestion de la mécanisation, notamment du parc de traction. Le poste achats d´aliments représente 17% du coût de production des ateliers ovins viande, avec une variabilité importante. Le poste mécanisation a le même poids que les achats d´aliments. Des initiatives mises en place par des éleveurs Les éleveurs ont pour objectif de trouver des moyens pour limiter le coût de l´alimentation : « pâturage des bandes enherbées, des chaumes, des repousses, des colzas. Les éleveurs produisent leurs céréales et n´achètent que le concentré azoté. Les lactations de printemps se font à l´herbe avec rentrée des agneaux au sevrage pour limiter la consommation de concentré." L´analyse du coût nourri-logé nécessite de tenir compte de l´ensemble des paramètres du système d´alimentation. La classification traditionnelle des systèmes fourragers et herbagers ovins, basée sur le niveau de chargement, a été revue en tenant compte de la localisation des élevages : - Fourragers : chargement de plus d´1,4 UGB/ha SFP, - Herbagers : chargement de moins d´1,4 UGB/ha SFP. Le recours plus ou moins important aux concentrés prélevés a également été pris en compte: - Achat intégral du concentré, pour les brebis comme pour les agneaux; - Intraconsommation limitée : moins de 50% de concentré prélevé; - Forte intraconsonsommation : plus de 50% de concentré prélevé. Les résultats 2011 ont été actualisés en conjoncture 2012 à partir des indices IPAMPA, avec une approche particulière pour les achats de fourrages, compte tenu de la sécheresse de l´année 2011. Tableau: Caractéristiques moyennes et postes du coût nourri-logé (EUR/kgc) selon les systèmes d´alimentation Réseaux d´élevage ovins viande - campagne 2011

• Tableau 1


• Tableau 2