Pays de la Loire - Solaal, un acteur de l'économie circulaire

Errin (réseau européen des régions pour la recherche et l'innovation) a organisé le 15 mai dernier, à  Bruxelles, une conférence sur l'économie circulaire.

Le matin, des intervenants représentant des régions d'Espagne, de France, des Pays-Bas, de Finlande et de Belgique ont partagé leur expertise sur le développement de l'économie circulaire dans l'industrie et les actions mises en place par les villes ou régions. Jean-Michel Buf, conseiller régional des Pays de la Loire, a ainsi présenté le plan d'actions de la région qui « vise à  développer de nouvelles manières de produire et consommer pour, d'une part, limiter la consommation de ressources et, d'autre part, réintroduire la matière contenue dans les déchets dans les cycles de production ».

L'économie circulaire est un axe de compétitivité économique qui doit permettre aux entreprises de faire des économies de matières premières et de réduire les coûts de gestion des déchets. Elle est également une opportunité de développement de nouvelles activités : développement de filières de recyclage, d'activités de réemploi et de réparation, d'écoconception de produits, etc.

Limiter les pertes

Pour illustrer le plan d'actions de la région, Solaal Pays de la Loire est venu témoigner dans le cadre d'un atelier sur le gaspillage alimentaire. Chaque année en France, dix millions de tonnes de produits alimentaires sont perdus ou gaspillés, soit l'équivalent de 16 Md€  de repas jetés à  la poubelle. Selon l'Ademe, un tiers de ces pertes ont lieu à  la production, il peut s'agir de fruits et légumes hors calibre, des refus de palettes, des surplus de production liés à  la météo... De nombreux producteurs, donnent déjà  régulièrement ou ponctuellement des produits.

Toutefois, les choses ne sont pas si simples au vu du maillage territorial des exploitations, des quantités limités et irrégulières de produits mais également de leur périssabilité. Solaal informe et accompagne les agriculteurs qui n'ont parfois pas connaissance de la possibilité de donner ou n'ont pas le temps de le faire. Outre le fait de limiter le gaspillage des produits, la possibilité d'obtenir une réduction d'impôt (à  hauteur de 60 % du coût de revient), comme le prévoit la loi, est une incitation supplémentaire en faveur du don.

Les participants ont été particulièrement intéressés par les actions de Solaal mais également sur le fait que la France, avec la loi Garot de 2016, impose aux grandes surfaces de limiter leurs pertes. Cette loi commence à  porter ses fruits car en février 2018, un premier bilan a montré que les pratiques des distributeurs ont évoluées : calcul au plus juste des achats, transformation ou baisse des prix sur les produits dont la date de consommation est courte mais également une augmentation des dons aux associations d'aide alimentaire.

Pour le moment, la Commission européenne n'envisage pas une telle réglementation, pour preuve, en décembre dernier le paquet Economie circulaire, qui fixe notamment à  65% le taux de recyclage des déchets municipaux en 2035, ne prévoit rien sur le gaspillage alimentaire.