Collines et Bocage - « L’adaptabilité, c’est vraiment la clef du Service de remplacement »

Après s’être formée à la sensibilisation environnementale, Sophie Chambrier a bifurqué vers l’agriculture. Elle est aujourd’hui un des nouveaux agents de remplacement du secteur des Herbiers.

Sophie Chambrier est originaire de la Sarthe. Elle est arrivée en Vendée il y a un an et demi. Le SR lui permet de multiplier les expériences agricoles. 

« Mes profs disaient que j’avais un parcours long et atypique », avertit Sophie Chambrier, nouvelle agent de remplacement aux Herbiers, en contrat depuis début janvier au SR Vendée. Faut-il comprendre que la jeune trentenaire a cheminé en circonvolutions avant de débarquer en agriculture ? « J’ai d’abord eu des perspectives dans l’environnement », explique cette Sarthoise arrivée en Vendée il y un an un et demi. Pour son bac STAV (Sciences et technologies de l'agronomie et du vivant), elle avait opté pour la spécialité Aménagement du territoire plutôt que celle des Productions animales, avant de poursuivre sur la même ligne avec un BTS Gestion et protection de la nature (GPN). Après une parenthèse en Service civique comme animatrice Nature, Sophie révise ses objectifs et se lance dans un BTS Acse* en un an. « Je me suis rendu compte que je préférais être dans l’action, avoir les mains dans la terre plutôt que d’avoir seulement un rôle de sensibilisation du public », dit-elle pour justifier cette évolution. L’étudiante a donc pris la voie de l’agriculture pour exprimer sa sensibilité environnementale et a choisi le Cantal pour suivre son deuxième BTS (à Aurillac), une région en cohérence avec « [sa] conception des systèmes de production à taille humaine ». 

Détail qui n’en est pas un dans ce récit, « oui j’aurais pu commencer par ça ! », reprend Sophie réalisant l’impasse, « mes parents étaient agriculteurs, éleveurs laitiers ». Ah ! Il y aurait donc un certain retour aux sources dans ce parcours dit 'atypique' ? « Sans doute un peu », s’amuse celle qui a hérité d’une fibre animalière, en tout cas « papa est content de ça ! ». 

CS caprin 

Doublement diplômée après son bac, Sophie revient en Sarthe pour trois ans comme salariée dans un élevage bio de vaches laitières. Elle y solidifie ses compétences. Progressivement, son intérêt pour les chèvres titille son envie d’en faire un potentiel projet d’installation (associé à des vaches laitières). « J’avais déjà fait quelques stages en caprin (dont celui du BTS Acse) », resitue Sophie qui a toujours gardé dans un coin de sa tête, le bon souvenir de la traite chez une amie des parents. Elle décide de se former, de préciser ses connaissances techniques, en intégrant le Certificat de spécialisation Caprin à l’Iréo des Herbiers (jusqu’en juin 2023). S’en suivent quatre mois dans une exploitation laitière avant d’accepter ses premières missions au SR Vendée en janvier 2024. 

« Pour le moment, j’ai souvent assuré des traites de vaches, j’ai aussi fait des mises-bas en chèvres et attrapé des canards pour la vaccination », liste l’agent herbretais, motivée par « la diversité des systèmes et des productions ». « L’adaptabilité, c’est vraiment la clef du Service de remplacement, à chaque nouvelle mission, on réapprend presque le métier », répète Sophie. Quant à la variabilité du planning, « ça me convient totalement ; c’est peut-être ce que je préfère ! », avoue la remplaçante, car elle « déteste la routine ! » et « travailler le week-end n’est pas une contrainte puisqu’on les anticipe ! Ce sont des heures bien rémunérées, alors ça encourage ! »

Garder le positif

«Très observatrice (ça équilibre le temps des questions et la prise d'initiative, et de faire trop de bêtises ! ), rigoureuse (j’essaie de faire toujours mieux que ce qu’on pourrait attendre de moi) », Sophie intègre les habitudes de l’adhérent. « Je ne suis pas du genre à dire que ma vision des choses est la meilleure, chacun fait ce qu’il peut à son échelle », accepte-t-elle quand certaines pratiques peuvent la laisser dubitatives. Parfois aussi il faut serrer les dents « pour garder confiance quand un agriculteur est intransigeant ». « Je sais que je connais mon job, martèle la trentenaire, je me dis surtout qu’ils ont besoin de moi ; alors je ne prends que le positif ! ». D’ici « quelque temps », la remplaçante voudrait, elle aussi, vivre sa propre histoire d’agricultrice. Une ambition qui ne se concrétisera « pas forcément en Vendée… car le plus important c’est de trouver des associés avec qui [elle] partagera des valeurs, des convictions, une bonne communication ». Le « gros » Gaec familial en Sarthe, « au système intensif » ne fait pas partie de ses plans (son frère y est associé à un cousin et un oncle tandis que ses parents sont retraités). 

Depuis son entrée au SR, ses missions lui accordent moins répit, elle a mis un peu de côté ses raquettes de badminton et elle n’a plus vraiment le temps d’atteler sa jument percheronne qui est chez ses parents … « mais en variant les paysages grâce aux différentes missions, j'arrive à prendre mes jumelles à mon cou pour observer et recenser quelques oiseaux et autre faune sauvage vendéenne », ajoute Sophie passionnée de nature. 2024 sera forcément dense car 2025 sera inédite. Sophie et son compagnon partiront sur les routes d’Europe pour une année de découverte. « Moi, qui ne suis pas une grande aventurière, j’avais envie de ça ; de bouger ; une grande bouffée de liberté avant de revenir sur une vie d'agricultrice plus sédentaire », sourit Sophie

Catherine Baty 

*Analyse, Conduite Gestion d’une Entreprise Agricole
 

Contacts responsables planning

Yon-littoral (de Challans au Talmondais, La Roche-sur-Yon) : 07 85 13 05 98 ; lmenanteau@fvge.asso.fr ;

Vendée et Lay (Sud Vendée jusqu’à La Châtaigneraie) : 07 85 13 57 17 ; aengloochudeau@fvge.asso.fr; 

Maines et Boulogne (de Palluau à Montaigu, Les Essarts) : 07 85 13 85 71 ; nherbreteau@fvge.asso.fr;

Collines et Bocage (de Mortagne-sur-Sèvre, Les Herbiers à Pouzauges, Chantonnay) : 07 85 13 59 06 ; asimonneau@fvge.asso.fr;

Geid (Groupement d’employeurs interdépartemental) : 07 49 83 00 70 ; mmacquigneau@fvge.asso.fr