Fourrage - Ensilage maïs : On attend…

Alors que le fourrage est à l’abri et fermente tranquillement, certains éleveurs voudraient anticiper l’ouverture. Cette pratique survient par manque de stock et/ou d’anticipation.

L’ensilage de maïs reste la base alimentaire de beaucoup d’élevages ruminants de Vendée. Avancer la date de l’ouverture du silo pourrait engendrer une baisse significative des valeurs alimentaires dans le temps. Le risque sanitaire n’est pas non plus à écarter. La température et le pH augmentant, des moisissures peuvent alors apparaître produisant les mycotoxines. 

Alors, laissons les différentes phases de conservation du silo jouer leur rôle.

1. La respiration (4h) : Lors du chantier d’ensilage, bien tasser le silo va permettre au peu d’oxygène retenu dans le silo d’être consommé par la respiration du végétal et l’activité microbienne. En 3-4 heures, il n’y a plus d’oxygène dans le silo et le processus de fermentation démarre rapidement.

2. La fermentation (1 à 3 semaines) : Les bactéries acétiques, puis lactiques, vont prendre le relais pour acidifier le milieu en dessous d’un pH de 4. 

3. Stabilisation du silo (1 semaine) : Le pH< 4 bloque ainsi le développement de toute espèce, garantissant la stabilité du silo. 

Il est donc primordial d’attendre minimum quatre semaines, et à l’optimum six à huit semaines, le temps que le travail de la fermentation aboutisse.  

Angélique FORGERIT
Chambre d’agriculture Pays de la loire

PROPOS DE SAISON

Ne semez pas trop tôt

Cette deuxième semaine d’octobre réunirait les conditions pour une bonne réalisation d’un semis de céréales. Un semis précoce est à privilégier uniquement dans les situations à risque de portance important. Dans les conditions actuelles de la semaine, un semis sera suivi d’une  levée  rapide . La plante va donc être rapidement exposée :

• aux insectes (pucerons et transmission de jaunisse nanisante de l’orge JNO et cicadelles et transmission de la maladie des pieds chétifs). 

• aux printemps précoces et gel

• aux maladies : si l’automne est pluvieux l’exposition de la plante sera longue . Un choix variétal adapté peut diminuer les risques. Sur piétin échaudage, choisir le triticale ou l’orge moins sensible  et/ou utiliser le LATITUDE XL en traitement de semences mais sans garantie d’une exemption de la maladie. 

Le semis précoce avec une variété et une densité adaptée est donc à réserver qu’aux situations à risques sinon attendre le 20-25 octobre.

Joëlle JAULIN

Ne semez pas trop profond vos céréales d'hiver

Plus le semis est superficiel, plus la céréale est vigoureuse. Un semis à deux cm de profondeur est un semis réussi qui favorisera le tallage, améliorera la vigueur avant l'hiver, le rhizome sera ainsi très court augmentant la résistance au gel.

En revanche, un semis profond entre quatre et six cm, retardera le tallage, le rhizome sera exposé au gel si le tallage est trop tardif. Un semis trop profond entre huit et dix cm aura pour effet d'épuiser les réserves du grain car le rhizome s'allongera, et si le gel survient avant le tallage, celui-ci risque de sectionner occasionnant des pertes à la levée importantes. Les peuplements épis seront donc plus faibles et les rendements directement impactés. Limiter la pression sur les éléments semeurs pour réaliser un semis superficiel et régler le débit du semoir pour adapter la dose de semis à la parcelle et à la culture choisie. Les quelques points de réglage du débit du semoir sont le réglage des trappes de distribution, la sélection de l'ergot, le réglage des clapets de fond et le réglage du variateur.                                        

Stéphane CHIFFOLEAU