Glyphosate : des taux indétectables dans l’organisme des agriculteurs

Six agriculteurs de la FDSEA de Vendée ont passé, le 19 septembre, un test de présence de glyphosate dans l’organisme. Résultats sans appel de six tests négatifs : le taux de glyphosate dans les urines est tellement faible qu’il ne peut pas être détecté.

Les élus de la FDSEA de Vendée se sont prêtés, le 19 septembre, à un examen toxicologique urinaire pour déceler la présence de glyphosate dans leur organisme. Pour Joël Limouzin, président de la Chambre d’Agriculture de Vendée, Brice Guyau, président de la FDSEA de Vendée, Éric Porcher, président de la Commission Irrigation, Loïc Rineau, président de l’association Nature et Vie de Vendéen, Damien Forgerit, vice-président de l’UCSEA de Sud-Vendée-Littoral et Guillaume Voineau, secrétaire général adjoint de la FDSEA, les résultats sont très clairs : systématiquement moins de 0,10 µg/L de substance détectée, et pour la grande majorité moins de 0,05 µg/L, c’est-à-dire une quantité tellement infime que la science ne parvient pas à la mesurer.

Des résultats rassurants et qui signifient beaucoup
 « Sincèrement je ne suis pas étonné, j’étais persuadé que nos tests seraient bon, confie Guillaume Voineau. Après tout, on se s’équipe correctement, on travaille bien, il n’y a pas de raison qu’on présente des taux anormaux si on suit toutes les recommandations des professionnels. »
Et c’était bien le but du test : prouver que l’utilisation du glyphosate en France est aujourd’hui raisonnée. Prouver aussi que l’ensemble des efforts consentis par la profession agricole et le respect des réglementations en vigueur suffisent à assurer la sécurité des utilisateurs et du voisinage. « En tant qu’utilisateur, nous sommes les premiers concernés, et pourtant nos résultats sont excellents, explique Damien Forgerit. Parce que l’on est formé régulièrement, les doses ont été divisées par dix ces 20 dernières années. On ne traite plus s’il y a trop de vent ou trop peu d’humidité. On sait ce qu’on fait. »

« Les produits tels que le glyphosate sont systématiquement soumis à une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), intervient Éric Porcher. Cela veut dire qu’ils sont uniquement accessibles aux professionnels, dans des conditions d’utilisations précises. C’est vraiment comme un médicament qu’on administre à un patient : on ne soigne pas nos plantes pour le plaisir mais parce qu’elles en ont besoin, et on le fait correctement. »

Expliquer les taux détectés chez certains urbains
Mais pourtant, certaines personnes qui vivent en milieu urbain ont fait le test et se retrouvent avec des taux supérieurs à ceux des agriculteurs. Comment ceux qui ne pulvérisent pas peuvent-ils avoir plus de produits dans le corps que ceux qui le pulvérisent ? « Lorsque l’on cherche la présence du glyphosate urinaire, on ne cherche pas la molécule en elle-même, explique Éric Porcher. On mesure le taux  d’acide aminoéthyl-phosphonique (AMPA), résultat de la dégradation du glyphosate dans le corps et qui passe dans nos urines. Mais l’AMPA se retrouve aussi au contact de nombreux produits ménagers, de beaucoup de lessives, etc … Voilà pourquoi certaines personnes ont des tests positifs alors qu’ils ne sont absolument pas au contact du glyphosate. »

« Il faut aussi voir que l’on est plus strict en France que dans de nombreux autres pays, ajoute Damien Forgerit. Dans l’hexagone, il est strictement interdit de pulvériser du glyphosate sur nos cultures, on ne peut le faire que sur les mauvaises herbes avant ou après la culture, et dans de petites quantités. Tous les pays ne sont pas aussi rigoureux. Quand on mange des légumes, du blé dur, des lentilles sans savoir d’où ils proviennent, ce n’est plus la même chose. Il faut arrêter d’importer l’agriculture que nous ne voulons pas produire. »

Des résultats et des messages rassurants donc, l’objectif de ces tests étant atteint : prouver que les agriculteurs français ont à cœur de manier ce type de produit avec précaution pour préserver l’environnement, le voisinage et eux-mêmes. « Ce qui est dommage, c’est d’être toujours obliger de se justifier, de montrer patte-blanche, conclut Guillaume Voineau. J’espère que les résultats de ces tests tranquilliseront enfin nos voisins : nous faisons vraiment les choses aussi bien que possible. »