Recensement agricole 2020 pour la région

Les premiers résultats du recensement agricole 2020 pour notre région ont été présentés mardi 14 décembre par la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) des Pays de la Loire.

Armand Sanséau, directeur de la Draaf des Pays de la Loire, et Claire Jacquet-Party, cheffe de son service régional de l’information statistique et économique, ont dressé, la semaine dernière, un état des lieux provisoire du recensement agricole 2020, au niveau de notre région.
Ce bilan, mis en perspective avec quelques données nationales et certains chiffres du précédent recensement de 2010, s’annonce contrasté et instructif, même s’il ne constitue qu’un point d’étape avant la publication définitive de toutes les données en mars prochain. Il est important de souligner que ce recensement agricole en région a obtenu un taux de réponse de 98,6 %. En voici cependant les premières grandes lignes à retenir.
En 2020, on compte 26 400 exploitations agricoles en Pays de la Loire (sur 416 000 en France), soit une perte de 23 % du nombre des exploitations par rapport au précédent recensement. La moyenne de leur surface moyenne utilisée a, en revanche, augmenté pour atteindre en moyenne 79 ha (soit 30% de plus qu’en 2010 ou 18 ha). Cette surface agricole utile (SAU) valorisée dans la région diminue cependant d’1 % et totalise aujourd’hui 2,079 millions d’hectares. Elle est constituée de prairies (pour 914 000 ha), de grandes cultures -céréales, oléagineux, protéagineux (pour 788 000 hectares) et de cultures permanentes – principalement viticulture et arboriculture- (pour 45 000 hectares).
Deux tendances sont à noter en Pays de la Loire : la grande diversification des exploitations, encore tournées vers l’élevage (toutes productions confondues) et le développement de l’orientation Grandes cultures.

L’emploi salarié augmente
Les grandes exploitations, avec une Production brute standard (PSB) supérieure à 250 000 € par an, gagnent du terrain et représentent, désormais 32 % des exploitations agricoles (contre 25 % en 2010).
Il faut aussi souligner la part croissante des productions sous signes officiels de qualité ou d’origine (Siqo) qui atteint 30 % aujourd’hui, que ce soit en agriculture biologique (13,8%), en label, en IGP, en spécialité traditionnelle garantie… De plus, 20 % des exploitations commercialisent leur production par les circuits courts : en majorité en viticulture, polyculture ou poly élevage, bovins viande, maraîchage ou horticulture. Enfin 4% des exploitations agricoles sont certifiées Haute valeur environnementale, dont près de 50 % en viticulture et 22 % en arboriculture.
Côté emploi, l’agriculture régionale génère 58 400 emplois en équivalent temps plein (ETP) et les formes sociétaires deviennent majoritaires (57 % des exploitations). L’emploi agricole baisse moins que le nombre d’exploitations et le salariat se développe, puisque les salariés permanents non familiaux représentent, aujourd’hui 26 % de l’emploi agricole (contre 20 % en 2010). Si la main-d’œuvre salariée progresse (+15 %), celle familiale recule de 19 %/. On compte aujourd’hui 2,2 ETP par exploitation contre 1,9 en 2010.
Parmi les chefs d’exploitation, 25% sont des femmes avec quelques écarts selon les départements de la région (de 30 % en Mayenne à 20% en Vendée) et 16 % ont plus de 60 ans (25,4% au national), soit un chef d’exploitation sur six.
A noter aussi la précision apportée par Armand Sanséau lors de cette rencontre de la mi-décembre : le chiffre de près de 1 000 installations (aidées ou non) par an dans la région, soit près de 10 000 en dix ans, à mettre en parallèle avec le vieillissement des chefs d’exploitations (ou coexploitants) : 49,5 ans en 2020, soit 1,3 an de plus qu’en 2010.

Yvelise Richard