Réseau - Le travail se poursuit, petit à petit

Les administrateurs de la FDSEA 85 se sont réunis en conseil lundi 22 juillet et ont reçu les députés du département pour échanger sur le travail législatif à venir sur le volet agriculture.

« Quelle est votre vision pour cette nouvelle mandature ? Comment envisagez-vous le travail parlementaire avec la nouvelle composition de l’Assemblée nationale ? », interroge Brice Guyau, président de la FDSEA 85. Pour Béatrice Bellamy, les Français ont exprimé clairement leur volonté que les partis travaillent ensemble, et la députée s’engage à trouver des compromis pour avancer. Véronique Besse, n’appartenant à aucun groupe politique, revendique sa liberté de parole et de vote et étudiera avec la même attention tous les textes de loi, qu’ils viennent de la droite ou de la gauche de l’Hémicycle. La facilité de discussion dépendra grandement du gouvernement qui sera nommé.

Loi agricole

Les députés assurent que le travail sur le Pacte et loi d'orientation et d'avenir agricoles (PLOA) se poursuit. Le texte, qui a été négocié au printemps, est d’ores et déjà parti au Sénat et n’est pour l’instant pas impacté par la dissolution de l’Assemblée nationale. Les sénateurs reprendront le travail sur ce texte en septembre. 

Pierre Henriet exprime qu’il a tout à fait conscience que la colère agricole n’est pas éteinte et qu’il continuera de défendre les agriculteurs sur la loi d’orientation agricole. Il salue également l’engagement de Bruno Retailleau, sénateur vendéen, qui présentait ce jour un pacte législatif d’urgence nationale, comprenant treize textes législatifs, pour « apporter un peu de stabilité ». Pour Philippe Latombe, il est essentiel de travailler sur des textes législatifs plus courts et plus spécifiques pour avoir une discussion claire et simplifier la négociation.

Brice Guyau rappelle que la FNSEA et les JA travaillent à définir des lignes rouges pour la loi agricole qui seront présentées aux sénateurs et aussi aux députés. Les élus sont invités à revenir vers les syndicats pour échanger sur le texte et que toutes les précisions nécessaires puissent être apportées. Béatrice Bellamy suggère notamment que le syndicat fournisse aux élus des éléments sur les modèles économiques de différents types d’exploitations agricoles, qui aideront à la compréhension de nombreux enjeux. 

L’Europe

Philippe Latombe rappelle également que l’Assemblée nationale suit les grandes lignes fixées par l’Europe et invite les syndicats à rencontrer également les députés européens récemment élus. Brice Guyau confirme que la FNSEA a un bureau à Bruxelles qui travaille en permanence avec les députés européens. Il est à citer comme exemple de ce travail, l’assouplissement des mesures de la conditionnalité des aides PAC concernant la BCAE 2 (protection des zones humides). En effet, la Vendée compte à elle seule 30 % de la surface concernée par cette mesure en France avec le marais Breton et le marais Poitevin. C’est donc une problématique très locale qui a pu remonter jusqu’à l’Europe via le syndicat interpellant tous ses interlocuteurs.

La communication

Brice Guyau regrette par ailleurs qu’après la colère de début d’année, le sujet agricole n’ait pas été plus présent lors des campagnes des deux dernières élections. « Le débat agricole doit rester sur le devant de la scène car il y a des enjeux de survie », appuie Éric Coutand, président de la chambre d’agriculture de Vendée, qui précise que beaucoup de revendications tournent autour de la capacité à exercer le métier d’agriculteur au quotidien.  

Guillaume Barteau, président des JA de Vendée, estime que la communication du monde agricole envers le grand public est largement assurée par les nombreux événements agricoles festifs organisés pendant l’été. Il appelle les élus parlementaires à faire assurer la représentation de la voix de tous les agriculteurs dans les grands médias, plus difficiles à atteindre, ainsi que dans le débat politique. 

Clémence Alleaume