Sécheresse 2022, dernière étape vers une reconnaissance calamité de la Vendée

Suite à une sécheresse 2022 inédite, FDSEA et JA de Vendée avaient sollicité dès le mois d’août des accompagnements de l’État. Chiffres à l’appui, le comité départemental d’expertise sollicite la reconnaissance en calamité sécheresse de tout le département auprès du comité national.

Il n’est pas possible de trouver un agriculteur vendéen qui n’a pas été touché par la sécheresse en 2022. Cette dernière a été caractérisée par quatre pics estivaux de canicules avec des températures extrêmes. Dès août, la FDSEA et les JA de Vendée avaient sollicité le Préfet afin d’obtenir des accompagnements face à cette sécheresse inédite : reconnaissance calamité agricole, aide de trésorerie et dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti. Didier Gérard, directeur de la DDTM, et Michael Zanditenas, directeur-adjoint de la DDTM Vendée ont rappelé que « le déclenchement d’une calamité nécessite la preuve du caractère climatique exceptionnel ainsi qu’une perte supérieure à 30% en terme de production fourragère. Constats suite aux expertises et validés en comité départemental d’expertise ». 

La sécheresse a frappé tout le département

Les données météos (pluviométrie, sécheresse des sols…) sont comparées à partir de la moyenne olympique (cinq années en retirant les deux extrêmes). Il est donc de plus en plus complexe, selon Etienne Seguy, responsable d’unité à la DDTM, avec le réchauffement climatique d’atteindre les seuils de reconnaissance de la calamité. Certes la pluviométrie avec de nombreux orages n’a pas été homogène sur le département, mais en compilant les données météos le constat est unanime. Jean-Camile Siclon, Fabien Lucas et Guillaume Voineau, représentants professionnels respectivement des JA, de la FDSEA et de la chambre d’agriculture, ont poussé à intégrer les données météos du mois de septembre. « Nous avons exigé, au vu de la situation des éleveurs vendéens et des données météos, une reconnaissance de l’ensemble du département de la Vendée ».

36 à 47% de pertes

Pas moins de 32 bilans fourragers ont été réalisés par la chambre d’agriculture et sont confirmés par les pertes constatés par les assureurs. Guillaume Voineau félicite les équipes de la chambre d’agriculture et de la DDTM qui se sont fortement mobilisés pour réaliser autant de bilan fourrager sur un pas de temps restreint. Fabien Lucas, représentant de la FDSEA, regrette que les taux de perte n’intègrent pas la perte de qualité des fourrages. Les taux de pertes constatés lors des expertises sont en moyenne départementale : 36% sur les prairies permanentes, 35% sur les prairies temporaires et 47% sur le maïs ensilage. La DDTM Vendée identifie un taux de perte global pour la Vendée de 40% sur la base de 3 400 unités fourragères par équivalent vache laitière.

Espoir de 12 millions d’euros

Après que la Vendée soit reconnue, la perte sera indemnisée à hauteur de 35%. La FNSEA via Joël Limouzin, représentant au comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA), a obtenu que cette indemnisation passe de 28 à 35% de taux d’indemnisation de la perte. Le Préfet de la Vendée doit désormais à partir de ces bilans solliciter le CNGRA afin d’obtenir la reconnaissance calamité de la Vendée. Sur le département, cela représente potentiellement plus de 12 millions d’euros. Une fois cette reconnaissance obtenue, les éleveurs devront ensuite solliciter individuellement l’indemnité qui pourrait donc arriver quasiment un an après la sécheresse. Mieux vaut tard que pas du tout regrette Fabien Lucas mais d’ici là « ce sont les trésoreries des éleveurs qui fondent face aux achats de fourrage. C’est pourquoi nous avons sollicité d’autres mesures d’accompagnements comme le dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti ».
Alexandre GUERINEAU