Sud-Vendée - « Les premiers acteurs du paysage, ce sont les agriculteurs »

Nicolas Robert a rejoint l’équipe du Service de remplacement du Sud-Vendée. Paysagiste, il a choisi l’agriculture comme nouvelle voie professionnelle. Le SR est une étape.

Paysagiste en région parisienne, puis en Champagne-Ardenne, apprenti en BPREA en Deux-Sèvres puis à Bournezeau… Nicolas Robert a finalement posé ses bottes à Faymoreau, il y a un peu plus d’un an. Cet ancien professionnel des espaces verts est depuis devenu agent de remplacement en CDI au SR du Sud-Vendée, en octobre dernier. Son parcours comptabilise déjà un bon nombre des kilomètres au compteur, c’était la condition pour prendre un virage… ou plutôt revenir aux sources. 

« J’ai toujours eu un intérêt pour les animaux… Mes grands-parents étaient éleveurs au nord du Portugal, j’y passais mes vacances… Enfant, je profitais aussi de toutes les occasions pour visiter des fermes, raconte Nicolas qui a aujourd’hui 27 ans, je voulais suivre une formation agricole mais il n’y avait pas de centre à proximité de chez mes parents (en Seine-et-Marne) alors j’ai opté pour un cursus de paysagiste ». Il en fera donc son premier métier jusqu’à ce que l’épisode du Covid rabatte les cartes et ravive sa fibre agricole. « J’avais besoin de ruralité ! », lâche le vingtenaire. En 2022, il s’inscrit en BPREA, en alternance, à Melle, en misant sur l’option caprine, une production qui l’attire. Il part alors en quête d’une exploitation l’acceptant en contrat d’apprentissage. « Bretagne, Grand-Est, Jura… : je suis allé un peu partout mais sans aboutir…  Mon âge était un handicap : à 26 ans, on est payé à 100 % du Smic », explique Nicolas. In extremis, quelques semaines avant le démarrage du BPREA, il décroche une place dans un élevage de canards gras à Saint-Gelais, près de Niort. Pas de chèvre mais « une bonne expérience », « j’ai aimé cette vision à court terme d’une telle production ». Nicolas termine ensuite sa formation chez un éleveur de vaches laitières lait à Bournezeau, il y restera huit mois. Il s’y découvre « un attachement pour les bovins et apprécie le lien au pâturage ». C’est dans cette même exploitation que Nicolas intègre pour la première fois le Service de Remplacement. Il y assure des missions le week-end en complément de son apprentissage alors que le chef d’exploitation a des soucis de santé. 

Projet de reprise d’une exploitation 

Depuis, le projet d’installation de Nicolas s’est construit. « Le SR, c’est l’idéal pour continuer à me former avant de devenir moi-même agriculteur », justifie le jeune homme qui a trouvé une exploitation dans le Sud-Vendée correspondant à ses perspectives. « Je voudrais reprendre une partie de l’atelier vaches allaitantes existant, avant de créer un élevage laitier caprin dès que ma conjointe Laurie, actuellement salariée agricole, me rejoindra comme associée », projette l’agent de remplacement. Il ambitionne aussi une activité d’accueil à la ferme et de la transformation fromagère. 

Pour le moment, Nicolas profite de « la diversité des missions au SR » et apprécie « de pouvoir bouger dans plusieurs structures ». Si son métier précédent l’a habitué aux exigences du vivant, au maniement des engins, il le reconnaît : « les premiers acteurs du paysage, ce sont les agriculteurs. Quand on est paysagiste, on s’occupe de parcs publics, de bords de routes… Ce n’est pas grandeur nature comme en agriculture !». 

Bien intégré

En quelques mois de remplacement, Nicolas a déjà pu éprouver ses facultés d’adaptation en intervenant en bovins allaitants, volailles (poulets de chair, canes reproductrices), porcs et chèvres ; il doit encore se former aux différentes techniques culturales. 

« Les exploitants mettent assez vite en confiance ; il ne faut pas avoir peur de l’inconnu et de poser des questions », résume l’agent de Faymoreau. « Dès que j’ai du temps libre, j’aime approfondir mes connaissances en recherchant des infos techniques et plus largement sur le monde agricole », indique Nicolas, stimulé par son nouvel avenir professionnel. 

Lui qui venait d’ailleurs, s’est assez facilement intégré dans son nouvel environnement. « Nicolas va naturellement vers les autres », dit sa conjointe ; si l’intéressé acquiesce, il note aussi que « le SR m’a aussi permis de me faire connaître chez les agriculteurs ». Voilà qui valait bien quelques kilomètres. 

Catherine Baty 
 

Mes qualités de remplaçant…

« Souriant ! »

Je suis à l’écoute des exploitants et attentif à la prise de consignes. J’ai le souci de bien faire ; 

J’ai une bonne capacité d'adaptation et je travaille assez rapidement en autonomie. 

J’essaie de me caler au maximum aux habitudes de travail de l’agriculteur remplacé. Je fais en sorte qu’à son retour, il retrouve son exploitation comme s’il n’en était pas parti. » 

Si je devais motiver de futurs salariés…

« D’abord, je conseillerais de ne pas hésiter à postuler. Il y a différents types de contrats possibles au SR (CDI, CDD, temps partiel…), ce qui permet de vérifier progressivement si on aime ou pas ce métier. 

Être agent de remplacement, c’est aussi une expérience enrichissante : on découvre des ateliers différents, du matériel différent, des façons de travailler et des profils d’exploitants assez diversifiés ; 

Quand on souhaite s’installer, c’est un bon intermédiaire pour peaufiner ses connaissances et compétences mais aussi de se développer un réseau ».