Vendée – Empreinte carbone : un plan d’action individualisé

Le dispositif France Carbon Agri suit son cours et de nombreux éleveurs terminent leur formation collective réalisée auprès de la chambre régionale d’agriculture. 

Vendredi 2 avril, la deuxième journée de formation collective était organisée à Challans pour une dizaine d’éleveurs laitiers inscrits dans le dispositif France Carbon Agri. Cette étape avait pour objectif de permettre à chaque exploitant de choisir les actions qui leur permettront de diminuer leur empreinte carbone au cours des cinq années suivantes. 
« Pour chaque levier, nous estimerons les gains potentiels en crédit carbone mais nous mesurerons aussi les gains techniques et économiques associés et bien sûr les contraintes et les coûts pour l’éleveur », précise Laurent Gaboriau, conseiller lait à la chambre d’agriculture. « Il est évident que ce sont tous ces critères pris ensemble qui permettent de juger de l’intérêt de chaque action. » 

Gestion des effluents
Parmi les leviers possibles, certains exploitants ont ainsi choisi de travailler sur la gestion de leurs effluents. « Sur la commune nous avons prévu de monter un méthaniseur collectif l’année prochaine », témoigne un éleveur. Si les émissions de gaz à effet de serre peuvent être diminuées de 5 % en moyenne, les coûts de l’installation et l’astreinte peuvent également être très importants. 
L’empreinte carbone peut aussi être diminuée par un allongement des temps de sortie des animaux, ce qui permet de diminuer les volumes d’effluents. « On gagne du temps de travail, de l’argent sur la ration et on a beaucoup moins de problèmes sanitaires qu’avant depuis que l’on sort plus souvent les animaux », constate un exploitant. « Mais pour réussir, il faut avoir le foncier adapté et puis le pâturage il faut l’aimer ! »
Avec un retour moyen sur investissement de huit ans, la couverture des fosses a été choisie comme option par plusieurs participants. « Chez nous, on va la couvrir avec des panneaux solaires pour faire d’une pierre deux coups ! », relève un éleveur. 

Diminuer les consommations en énergie 
Côté consommations en énergie, les possibilités sont nombreuses : récupérateur de chaleur, adaptation de la conduite des tracteurs, labour moins profond, achat de matériel électrique, restructuration de l’exploitation lorsque les sites sont éloignés…
« L’entretien régulier des condenseurs rapporte en moyenne entre 5 et 25 % d’économie d’énergie sur le tank », explique Maurice Miara, conseiller lait à la chambre d’agriculture. « Et c’est 40 à 50 % d’économies avec un pré-refroidisseur. Le retour sur investissement est fait en six ou sept ans. »
« Ce sont des petites idées mais mises bout à bout on peut les utiliser pour perfectionner nos systèmes », note une éleveuse.

Conduite du troupeau
Enfin, de nombreux participants ont choisi de se pencher sur la conduite du troupeau où les gains techniques économiques peuvent être importants. En diminuant l’âge au vêlage ou encore l’intervalle vêlage-vêlage, ces exploitants comptent augmenter la production laitière et dans le même temps diminuer leur empreinte carbone. 
Au cours de la formation, les participants ont également pu échanger leurs expériences quant au taux de renouvellement, à la longévité des animaux, à la gestion de l’alimentation ou encore à la fertilisation des cultures. Les leviers sont nombreux et chaque producteur est libre de choisir ceux qui lui correspondent le mieux. 

Alice Dupé