Vendée - Difficultés financières : ne pas attendre qu’il soit trop tard

Ouvert à tous, le service Réagir de la Confédération générale de l’agriculture accompagne les agriculteurs en difficulté financière en proposant un audit de leur exploitation.

Ce sont deux petits bureaux, où l’écoute, la confidentialité et le conseil sont à la disposition de tous les agriculteurs en difficulté. Difficultés financières sur l’exploitation, parfois rapidement doublées d’un épuisement moral.

Marie Charrier-Ennaert, juriste de formation, et Dominique Simonnet, ingénieur agricole, sont ainsi à la disposition des exploitants qui n’arrivent plus à s’en sortir seuls. « Bien souvent les appels tardent à arriver, regrette Marie Charrier-Ennaert. Les agriculteurs n’osent pas nous appeler, et repoussent l’échéance au maximum. C’est dommage : si on s’y prend assez tôt, on peut trouver une solution plus facilement. »

Et qu’on n’aille pas dire que cela n’arrive qu’aux autres. Depuis 2016 et la crise du lait qui a poussé de nombreux éleveurs à se tourner vers lui, le service Réagir ne voit pas une production ou une génération plus épargnée qu’une autre.

Une situation qui tend à se généraliser… Et à se dégrader. Au 20 juin 2018, 22 appels avaient été réceptionnés. A la même date cette année, nous en sommes déjà à 38.

80% des tables rondes aboutissent à un accord
La démarche est simple. Elle l’est d’autant plus si les difficultés sont donc détectées assez tôt.

• Tout commence par un appel de l’agriculteur concerné, ou a minima par le signalement de l’entourage professionnel ou personnel. « Dans tous les cas, l’exploitant doit soit nous solliciter lui-même, soit donner son accord pour que nous le contactions » précise Marie Charrier-Ennaert.
• Une fois la mise en relation faite et le premier rendez-vous en bureau réalisé, le conseiller se rend sur l’exploitation pour constater l’étendue des difficultés et commencer à préparer la table ronde.
• La table ronde permet ensuite de réunir tout le monde, créanciers comme exploitant, pour essayer de trouver une solution. « Huit tables rondes sur dix aboutissent à un accord » note la conseillère, qui fait alors aussi à cette étape office de médiatrice.
• Quand celle-ci ne suffit pas, l’accompagnement se poursuit alors jusqu’à la procédure collective. Le redressement s’il y a encore la possibilité (et/ou la volonté) de poursuivre, la liquidation judiciaire si la remise à flot n’est pas envisageable.