Vendée - Ils rénovent un logis du XVIIe pour en faire un gîte

Les frères Hériault ouvrent cette semaine les portes du Logis des 3 Mousquetaires, une bâtisse du XVIIe siècle qu’ils ont entièrement transformée en dix-huit mois.

Bien sûr il y a le rendu, un site alliant le caractère des pierres d’origine et la modernité des couleurs et matériaux choisis. Mais le Logis des 3 Mousquetaires, c’est surtout l’histoire d’un attachement profond aux racines familiales.

Au Châtelier, Athos, Porthos et Aramis s’appellent Damien, Nicolas et Benoît Hériault. Un trio qui a grandi pas très loin, justement, de ce qui va probablement devenir un des hébergements « qui comptent » dans le paysage herbretais.

Des frères qui n’ont pas vraiment hésité quand leurs voisins, sur le départ, leur proposent d’acquérir le bien avant que celui-ci ne soit mis sur le marché. Pour une raison sentimentale, mais aussi pour la pérennité de la ferme : les premiers animaux des Hériault sont à 50 mètres, et si on sait toujours ce qu’on perd… On ne sait jamais ce qu’on gagne comme nouveaux voisins.

« Enfin, c’était une possibilité de diversification, ajoute Damien Hériault, agriculteur en viande bovine et lapins mais aussi ancien président des Jeunes agriculteurs de Vendée de 2016 à 2018. La conjoncture actuelle est compliquée. Et l’image de notre métier est régulièrement salie : je me disais donc que le fait de pouvoir accueillir du monde, à proximité de l’exploitation, c’était aussi une chance de pouvoir communiquer sur l’agriculture. »

Autant de bonnes raisons qui ont donc justifié l’énorme chantier de réhabilitation des lieux datant du XVIIe.

Dix-huit mois de travaux, cinquante artisans locaux
Noël 2018, la vente est signée. Les travaux commencent dans la foulée, pour une durée de dix-huit mois. Et mobilisant une cinquantaine d’artisans locaux !

Concrètement, il a fallu transformer certains sols qui étaient en terre battue, réaliser quelques ouvertures, surélever des greniers pour gagner en hauteur, en abaisser d’autres. Pour une capacité totale de 26 places : deux gîtes de dix personnes, et un troisième de six places. « Sur les trois gîtes, un seul existait déjà plus ou moins, détaille Damien. C’était l’ancienne partie habitée par les précédents propriétaires. Ensuite, Nicolas et moi y avons aussi nos maisons d’habitation. On est donc à cinq logements sur le site. »

Avec le recul, était-il facile d’imaginer l’ampleur des travaux ? « Oui et non, sourit l’éleveur. Il arrive qu’on ait des idées dans la tête, qui en fait ne sont pas idéales… Ou qu’on imagine certaines réalisations très longues alors qu’elles se font très rapidement, et vice-versa. »

Ce qui est sûr, c’est que le recours aux artisans locaux a permis d’avoir entièrement confiance dans le travail. « Le maçon, c’est mon copain d’enfance. Les autres étaient déjà intervenus sur l’exploitation, ou sur le chantier de la maison de mon frère. » Résultat : sur dix-huit mois de travaux, le chantier n’a été à l’arrêt qu’une semaine entre Noël et l’An, et quatre jours pendant le confinement.

Mais n’importe quel agriculteur peut-il se lancer dans ce genre de projet ? Il y a évidemment la question du budget. Ici, la construction des gîtes est estimée à 1,2 millions d’euros.

« Je pense aussi qu’il faut déjà savoir ce qu’on veut exactement, résume Damien. Ce ne sont pas les architectes qui nous ont donné leurs idées, mais nous qui leur avons demandé de mettre en forme ce qu’on projetait. Ensuite, on a décidé de faire nous-mêmes le suivi de travaux, ce qui nous a permis de répondre rapidement aux questions de dernière minute. Et puis on a toujours joué la carte de la convivialité, pour que tout le monde apprenne à se connaître. C’est super important. »

Au point que certains venaient même en famille le week-end pour montrer le chantier en cours !

Une fierté qui devrait également faire briller les yeux de la fratrie en ce week-end d’Ascension, alors qu’arrivent justement les tous premiers clients.

La présentation complète et plus de photos dans La Vendée agricole de cette semaine