Vendée - L’association qui donne plus qu’un coup de pouce

L’Afdi vient de fêter ses 40 ans. 40 ans d’actions solidaires et de rencontres pour cette association qui ne ressemble à aucune autre. 

L’Afdi ne fait pas ce que les autres associations humanitaires ou ONG font. Elle fait beaucoup plus. Et il faut le faire savoir. « Cela faisait longtemps que nous voulions organiser ce rendez-vous pour expliquer et mettre en évidence le travail que nous menons au Burkina Faso, en Tunisie et récemment en République démocratique du Congo », introduit Jean-Paul Rivalin, président de Afdi Vendée, à l’occasion de l’assemblée générale et des 40 ans de l’association, vendredi 3 septembre. Après la présentation du rapport d’activités, quatre tables rondes se sont ainsi relayées, chacune consacrée à un pays et aux partenaires de l’Afdi et toutes aussi riches d’anecdotes et de souvenirs. La première nous a ramenés au commencement. « Il y a 40 ans, quand l’Afdi a été créée par les organisations agricoles, il fallait apporter autre chose, se différencier des autres structures humanitaires », se rappelle Gérard Caillaud, premier président d’Afdi Vendée. Très vite, l’Afdi allait trouver et mettre en pratique cette particularité qu’elle cultive encore aujourd’hui : accueillir, en France, dans leurs exploitations les paysans, du Burkina Faso (pour commencer). Plusieurs objectifs à cela : casser les a priori, se rencontrer, échanger de paysan à paysan, apprendre et transmettre. Finalement, les fondements mêmes de l’Afdi : donner un coup de pouce. A l'époque, l'un des projets était de développer le maraîchage. Beaucoup d’autres ont suivi depuis. 
Quelques années plus tard, l’Afdi a développé ses actions en Tunisie. Un nouveau contexte, un nouvel accompagnement, de nouveaux besoins, mais toujours une volonté commune. « Ils défendent les mêmes choses que nous : le souhait de pouvoir vivre de son travail et de faire reconnaître le statut d’agriculteur​​ », témoigne Marcel Briffaud, ancien président de l’Afdi Pays de la Loire. Il s’agit là encore de développer de nouveaux partenariats autour de jeunes exploitants qui veulent renforcer et organiser leurs activités. Un vrai projet agricole territorial. Depuis 2019, c’est un tout autre challenge qui débute pour l’Afdi, quelque peu perturbé par la crise sanitaire : le travail avec la République démocratique du Congo. Marietta Barteau, membre du conseil d’administration de l’Afdi, a livré un témoignage poignant sur ce nouveau partenariat avec ce pays. En effet, l’Afdi accompagne un groupe de femmes qui souhaitent créer une coopérative, des femmes meurtries qui ont été battues, violées avant de trouver refuge au centre Kitumaini. « Elles comptent sur nous car personne à présent ne s’est intéressé à elles. Notre souhait est de pouvoir assurer l’autonomie et la pérennité de ce qui va être mis en place et cela ne sera pas aisé », évoque avec beaucoup de ténacité Marietta. Du courage et de la niaque, il en faut pour les adhérents de l’Afdi qui sont toujours à la recherche de bénévoles et de familles d’accueil. En Pays de la Loire, 1500 familles ont accueilli des paysans d’Afrique, certaines y sont même allées et sont revenues changées. « Quand on est partenaire de l’Afdi, on reçoit plus que l’on donne », insistent Jordy Bouancheau, pour JA Vendée, Brice Guyau pour la CGA et Jacques Bourgeais pour la Cavac. Avant d’ajouter : « On essaye souvent de mesurer ce que nous avons fait chez eux, mais tout ce qu’ils nous apportent n’est pas mesurable. » 

Delphine Bisson