Vendée - Les aides aux pertes économiques se font attendre

Environ 160 éleveurs se sont réunis aux Établières ce lundi 20 juin pour connaître les dernières informations sur la pandémie aviaire de ce début d’année.

« Le dernier foyer a été détecté le 17 mai en France et le 27 avril en Vendée à Treize-Septiers. La France est donc passée en risque négligeable depuis le 8 juin dernier », introduit Maryvonne Reynaud, directrice adjointe de la DDPP, lors d’une réunion pour les éleveurs avicoles vendéens qui s’est tenue lundi 20 juin. La DDPP comptabilise près de 530 foyers d’influenza aviaire dans le département pour un total de 9 220 000 volailles.
Le repeuplement a démarré zone par zone depuis le 1^er juin. « Les entreprises de nettoyage sont surchargées actuellement, un nouvel obstacle qu’il faut gérer », explique Éric Coutand, vice-président de la FDSEA de Vendée.
Les indemnisations des 75 % de la VMO touchent à leur fin
Les avances de 75 % de la VMO des élevages foyers influenza aviaire représentent, au 20 juin, près de 29 616 000 € pour la Vendée. 31 dossiers sont encore en attente dus aux cas particuliers. Ces 75 % sont basés sur les grilles actuelles, l’ajustement avec les nouvelles VMO s’effectueront lors du solde. Jean-Michel Schaeffer, président d’Anvol, l’interprofession volailles de chair, présent en visioconférence précise que « 78 VMO différentes sont en cours de validation. Le changement de ministre ralentit les discussions ».
Brice Guyau, président de la FDSEA de Vendée, précise aux éleveurs qu’« il faudra être extrêmement vigilant lorsque les dossiers de demande de solde seront réalisés avec les experts pour intégrer ce qui vous est dû ». Chaque éleveur devra désigner un expert indépendant qui ne fait pas partie de son groupement. La Draaf va former les experts et centraliser les documents.
Concernant les indemnisations pour les élevages dépeuplés préventivement sur injonction de l'État (moins de 60 sites en Vendée), un acompte pourra être versé aux propriétaires des animaux abattus, selon des modalités similaires aux versements des acomptes pour les abattages de foyers. Cet acompte sera de 75 % pour les élevages qui n'auront eu aucune valorisation. Les élevages ayant eu une valorisation de leurs animaux pourront prétendre à un acompte de 30 % de la VMO.

Enfin, Gaëtan Mérieau, responsable des circuits courts à la chambre d’agriculture, précise qu’une demande  a été faite pour prendre en compte des VMO et des vides sanitaires spécifiques des circuits courts du fait d’un mode d’élevage totalement différent des circuits longs.
Les indemnités des pertes économiques en attente
Concernant les aides pour les vides sanitaires (pertes de non-production), le dispositif pour les Pays de la Loire devrait ouvrir début juillet et ce pendant 30 jours pour un paiement des avances entre fin août et fin septembre. Le dossier pour recevoir le solde de l’aide devrait pouvoir être rempli en fin d’année. Cette aide doit permettre de compenser la perte de marge brute induite par les vides sanitaires allongés des élevages. La profession agricole (les interprofessions, la FNSEA et la chambre d’agriculture) est intervenue auprès du ministère de l’Agriculture pour que les prises en charge soient de 100 % même au-delà de la date de levée de la zone de restriction (zone de protection et zone de surveillance) du fait de l’impossibilité pour certains élevages de remettre en place des poussins. « Un stabilisateur peut être mis en place pour que les indemnisations rentrent dans l’enveloppe. L’indemnité est prévue par bâtiment c’est-à-dire par unité de production et qui correspond au type de volaille prévu pour la mise en place dans le cas de bâtiment mixte », précise la DDTM.

Les entreprises de ramassage en difficulté
Les entreprises de ramassage ont également fait savoir leurs difficultés. La DDTM précise qu’un dispositif spécifique a été mis en place pour les entreprises de l’aval, c’est une avance de trésorerie dans un premier temps en juillet. Un second dispositif d’indemnisation sera ouvert en janvier 2023.
Les dispositifs d’aide de la région et du département toujours ouverts
Lydie Bernard, vice-présidente de la région des Pays de la Loire, en charge du dossier agricole indique que « la région met à disposition un prêt à taux zéro qui représente 5 millions d’euros à ce jour, un prêt rebond pour 2 millions d’euros et peut se porter garant pour 1,5 million d’euros utilisé. N’hésitez pas à solliciter la Région. Pour les entreprises de ramassage, la présidente de la région était en contact avec le ministre de l’Agriculture. C’est un métier difficile et tous les éleveurs en ont besoin. Enfin, la Région a mis 1 million d’euros pour la recherche pour la vaccination ».
Laurent Favreau, conseiller départemental précise à son tour : « Le département est intervenu plutôt sur le côté social et la prise en charge des frais d’analyses pour les circuits courts, soit une quarantaine d’éleveurs. Une décision est en cours pour la prise en charge pour les futurs remises en place ». Il demande d’ailleurs aux vétérinaires de ne pas appliquer des tarifs trop élevés.
La recherche sur la vaccination est en cours
« L’aspect vaccination est une préoccupation réelle actuellement, il faut maintenant des décisions politiques majeures et rapides. On a 45 millions de volailles dans le monde qui sont mortes liées à l’influenza aviaire en 2022 », intervient Joël Limouzin, président de la chambre d’agriculture de la Vendée.

Rédaction