Vendée - Mobilisation de la filière avant la Pentecôte

Interview de Sébastien Janière, président de la section Veau de boucherie de la FDSEA 85.

La section Veau d’Interbev a envoyée à la presse fin avril un point sur la conjoncture de la filière vitelline. Quels sont les principaux points à retenir sur la situation de la production ?
Dès la semaine 13, c’est-à-dire la semaine qui a suivi le début du confinement, la filière a accusé une chute de 35% de son activité.
Une baisse qui s’explique en grande partie par l’arrêt massif des commandes passées par la restauration commerciale et la restauration collective.
De plus, il a fallu un certain temps pour reconditionner les produits et les proposer aux consommateurs dans les rayons des GMS.
Une campagne de communication avait également été lancée mi-avril pour mobiliser les distributeurs et relancer la consommation.
En effet, la vente de viande de veau dans les GMS dépend pour beaucoup de son exposition et de sa mise en valeur.
Dans nos élevages,  cette crise se traduit surtout par un retard dans le départ des animaux, un allongement des vides et une baisse des cours.
Autant de facteurs qui ont rendus la conjoncture très difficile ces dernières semaines.
A titre d’exemple, on a perdu 0,73€/kg en cinq semaines pour les veaux rosé clair conformés O. C’est énorme.
En plus, cette crise intervient juste avant la période estivale, où l’on observe chaque année un recul de la consommation dû à la saisonnalité.
La situation risque donc d’être compliqué au moins jusqu’à fin août.

Quelles suites pour la mobilisation de la filière ?
Plusieurs solutions sont envisagées à plus ou moins long terme.
Une première action repose sur une forte communication et mobilisation des acteurs de la filière pour mettre en avant la viande de veau en amont du week-end de la Pentecôte qui arrive fin mai.
En effet, ce sera une période très importante pour la production car elle arrive juste avant le recul de la consommation estivale.
La filière fait également appel aux pouvoirs publics afin de favoriser l’offre de viande de veau française dans la restauration hors domicile, notamment par un assouplissement de la législation et un soutien des collectivités.
Dans le même temps, nous maintenons la pression par le biais de la filière et du syndicat pour que la filière vitelline soit éligible aux aides au stockage privé.
Le stockage privé pourrait en effet être une bonne solution pour permettre aux opérateurs de l’aval de différer la commercialisation, et ainsi éviter les retards d’enlèvement dans les élevages.