Vendée - Orges récoltées, rendements variés

Fin de récoltes pour les uns, moissons encore en cours pour les autres… Les orges 2022 sont dans les temps, par rapport aux années précédentes, même si la sécheresse de mai a un peu dégradé la qualité de certaines d’entre elles. Les échos du nord-Vendée et du sud-Vendée diffèrent.

Au nord-Vendée, du côté de La Guyonnière, on a commencé à récolter les orges depuis la semaine dernière et les variétés les plus tardives seront moissonnées les 18 et 19 juin. Juste le temps de finir avec ces orges puis d’enchainer avec le ray grass et le colza, que déjà il faudra attaquer les premières parcelles de blé, à partir de la semaine prochaine, sans doute.
Sans avoir semé personnellement d’orge sur ses parcelles, Mikaël Forget a conduit la moissonneuse de la Cuma qui a ramassé les orges d’agriculteurs voisins, adhérents de la Cuma, en commençant par les parcelles en butte. Il a constaté une bonne qualité du grain « bien formé », et des rendements corrects avec les mêmes variétés d’orge que l’an dernier : « On a fait de 70 à plus de 85 quintaux par hectare, selon les parcelles et leur potentiel. Les adhérents étaient satisfaits. En quantité, cela semble un petit peu plus important que l’an dernier ; l’hiver, peu pluvieux, a bien aidé à ces bons résultats ! » Sur cette orge récoltée, 60 % sont vendus à un opérateur (Cavac) et le reste est utilisé pour l’alimentation du troupeau de l’exploitation.
Côté paille, même si elle a un peu brisé vendredi dernier, « il y en aura en quantité, confirme Mikaël Forget. Sur les machines de la Cuma, on a fait monter par la concession des récupérateurs de menues pailles. » Cet équipement permet de gagner quelques kilos de paille supplémentaires : « Dans le passé, certains adhérents avaient pesé la balle supplémentaire récupérée, qui varie selon le moment de récolte (la nuit ou en journée) : entre 500 kg et 1,5 t à l’hectare. Ce supplément, redéposé sur l’andain, peut ensuite être utilisé pour le paillage de l’élevage. »

Un grain plus petit que précédemment
Changement de décor : direction le Marais poitevin, où on a terminé la moisson des orges dès le 12 juin. La sécheresse de mai a altéré les rendements, sur des variétés plutôt précoces, identiques à celles semées en 2021 : « J’estime la perte à 20 % par rapport à la moyenne qu’on a fait sur les cinq dernières années », explique Florian Deborde, céréalier à Saint-Martin-de-Fraigneau. « On fait un petit 70 q/ha contre 75-80 ha d’habitude. De plus, le grain est plus petit. Le poids spécifique tournait, en moyenne, autour de 65 à 70, et cette année, on a fait des remorques entre 55 à 61. »
En revanche, la paille est identique aux années antérieures. « On a semé 10 ha en 2022. L’an prochain, on double la surface en orge », complète le producteur. Cette céréale s’installe doucement dans le sud-Vendée et remplace quelques parcelles de blé : « Ça fait trois ans qu’on a de la sécheresse en fin de printemps et le blé souffre plus. » Un tiers de la récolte de ces orges moutures, vendues à la Cavac, était déjà engagé avant la récolte et le reste sera vendu au prix du jour^* : « Certes, l’orge est achetée moins cher que le blé, mais elle nécessite aussi moins d’azote et entraîne moins de frais. Au prix de l’azote aujourd’hui, on y réfléchit à deux fois avant de semer du blé, qui reste quand même notre tête d’assolement. » Cela étant, d’autres coûts de production ont augmenté ces derniers mois, produits phytos et carburant en tête !
Avec la canicule de ces derniers jours, les autres travaux de récolte (colza et blé par la suite, à partir du 20 juin) s’effectuent de nuit, pour éviter « la surchauffe des matériels et les risques de feux. Avec les fortes chaleurs, on fait attention, on nettoie la moissonneuse tous les matins pour éviter le feu ».
 
*Pour information : le 15 juin, la tonne d’orge mouture au marché de Rouen (rendu Rouen) cotait à 348 € (en ayant connu le 18 mai un prix maxi à 412 € et le 4 février un prix mini à 242 € la tonne).
 
Yvelise Richard