Vendée - Une situation grave… mais des efforts qui payent

Mercredi 24 août, le préfet de Vendée a réuni le comité Ressource en eau pour faire le point sur la situation départementale.

Mercredi 24 août, le préfet de Vendée, Gérard Gavory, a réuni le comité Ressource en eau pour faire un point sur la situation départementale, comme fait depuis le début de l’été. Éric Porcher, président de la commission Eau de la chambre d’agriculture et de la FDSEA, y a représenté la profession.
Des pluies qui soulagent, mais très temporairement
Le premier constat est sans appel : les pluies de la dernière quinzaine, très disparates, n’ont permis que des remontées de débits ponctuelles et localisées sur certains cours d’eau. Seul le taux d’humidité du sol en a vraiment bénéficié. En termes de prévisions, très peu d’eau est attendue sur la prochaine quinzaine de jours, les orages semblant finalement éviter la Vendée. Point positif tout de même : les températures devraient baisser, n’excédant plus la trentaine de degrés.
À noter, pour l’eau potable, en date du 24 août, les barrages qui alimentent les particuliers du département sont remplis à 49 %. Deux d’entre eux font l’objet de toutes les attentions de Vendée Eau qui est à la barre : le barrage d’Apremont et celui de Sorin/Finfarine.
Quelles décisions ?
Du fait de ces quelques pluies qui ont brièvement soulagé la pression hydrique, et des gestions collectives mises en place très tôt notamment en Sud Vendée, la situation ne s’est pas aggravée au-delà de ce qui était prévu. Aussi, en termes d’autorisations, les restrictions sur les eaux potables ne devraient pas évoluer, tout comme les restrictions sur les eaux superficielles (sauf le Marais breton réalimenté, qui devrait passer en crise). À noter toutefois, sur la situation des nappes souterraines, quatre secteurs du Sud devraient passer en alerte : Lay Est, Vendée Ouest, Vendée Centre et Auzies. En pratique, les plans d’irrigation locaux restreignent déjà au-delà de ces limites ; donc peu de traductions concrètes pour la profession
Une situation agricole préoccupante, mais des efforts collectifs salués
L’agriculture et le sujet des dégradations des réserves d’irrigation ont été abordés par le comité. « La situation est relativement catastrophique sur le département, a affirmé Éric Porcher. Les agriculteurs sont très inquiets, notamment les éleveurs pour les affouragements. Les récoltes d'automne sont lancées précocement, et les rendements sont faibles. Il faut rapidement travailler sur les directives ministérielles, notamment sur les couverts et les calamités, pour pouvoir réagir au mieux et s’adapter. »
Il persiste encore une réelle inquiétude par rapport à ce qui s’est passé le 9 août. « Je remercie les services de l’État pour leur action, a poursuivi le président de la commission Eau. Il est regrettable que certaines personnalités politiques françaises cautionnent ce type d’actes. La Vendée, c’est 75 millions de mètres cubes stockés en hiver, grâce auxquels tout le monde peut vivre en été. Ces dégradations de réserves sont inadmissibles et devront être sanctionnées rapidement et de façon exemplaire. »
Le préfet a conclu la réunion en rappelant la mobilisation de toutes les forces de l’État sur le sujet des dégradations. Il a de nouveau salué les efforts collectifs mis en place et a appelé à une gestion collective de la sécheresse, « le plus sereinement possible », selon sa formule.

Vincent Dufau