Aux champs - Ensilage d’herbe bien parti ; semis de maïs juste lancés

Échos des premiers travaux des champs engagés depuis une semaine, réalisés par les Cuma dans l’est de la Vendée auprès de leurs adhérents agriculteurs.

« Les ensilages ont commencé depuis la semaine dernière, déclare David Coutant, président de la Cuma Le bon départ aux Herbiers. On a travaillé dessus durant trois jours. L’ensileuse de la Belle Étoile (la Cuma avec laquelle on travaille) a bien travaillé la semaine passée : on a ensilé environ 70 ha, sur une campagne de près de 400 ha. Pour cette semaine, cela a redémarré jeudi jusqu’à la semaine prochaine. C’est programmé : 66 ha dès jeudi, 28 ha lundi, et les jours suivants. Toujours en fonction de la météo ! »

Le temps que les agriculteurs fauchent leur herbe, dès lundi 24 avril plutôt ensoleillé, et il faudra ensuite ramasser et ensiler. « On est plus ou moins dans les mêmes dates que l’an dernier. Personnellement, j’avais commencé les 30 avril et 1er mai et cette année, ce sera le week-end à venir. Dans nos terrains, on est dans la saison normale », souligne David Coutant. Et au 10 mai, ce sera fini.

Pour les autres travaux, « on est au tout début des semis de maïs. La terre reste encore un peu froide chez nous, dans le Bocage. On a eu de la pluie et il faut que ça se ressuie un peu. Les premiers adhérents ont semé une vingtaine d’hectares, vendredi dernier, sur des parcelles un peu moins humides », explique le président du Bon départ. Enfin, certains adhérents réservent aussi du matériel comme des épandeurs à fumier. Pour l’instant, il n’y a pas de bousculade sur le planning pour les réservations.

L’enrubannage d’herbe tend à augmenter

Son de cloche un peu différent - ou du moins complémentaire — à La Gaubretière ! Damien Soulard y préside la Cuma Twister, qui compte un noyau dur de 25 exploitations sur la commune, auxquelles s’ajoutent des exploitations des communes environnantes.

« La semaine dernière, il a fait vraiment beau ; il s’est fait une tournée de fauche d’herbe. On a fauché une centaine d’hectares pour l’ensilage et presque autant pour l’enrubannage. La proportion, c’est moitié-moitié chez nous désormais. Depuis trois à quatre ans, les exploitations ont grandi et ont entraîné un changement de mode de conservation de l’herbe. »

Une tendance émerge depuis quelque temps dans le secteur : on voit les surfaces destinées à l’enrubannage augmenter, et celles à l’ensilage baisser (même si on ensile toujours l’herbe fauchée). Pour la campagne 2023, Damien Soulard estime qu’il aura environ 250 ha d’herbe ensilée et presque autant d’herbe enrubannée. Sans doute en raison d’une plus grande commodité (« pour emporter les bottes dans les champs auprès des bêtes ») et d’une meilleure facilité de manipulation. « La Cuma a d’ailleurs acquis une seconde enrubanneuse, rachetée à un de nos adhérents, et ainsi, on est plus tranquille face aux demandes », explique Damien Soulard.

Lors de la semaine du 17 avril, à côté de la fauche d’herbe, la Cuma a aussi procédé à quelques épandages de fumier : « Mais très peu. Ça commence tout juste, car c’est encore un peu frais dans les champs. Il n’y a rien qui presse. »

En conséquence, et au rythme des variations météorologiques, le planning de la Cuma pour les travaux de la semaine bouge en permanence : ce qui était prévu lundi matin avait déjà changé le lendemain matin. Malgré tout, quand le beau temps reviendra, cela risque de se bousculer pour l’utilisation de l’ensileuse :

« il y a quand même un ordre de passage établi. Certains agriculteurs ont attendu car l’herbe était trop mouillée, et aujourd’hui, ils ne peuvent pas aller faucher parce qu’il pleut, de temps en temps, et que c’est un peu compliqué désormais. »

Quant aux autres travaux, on entame à peine les labours (« un seul champ sur La Gaubretière ») et pour les semis de maïs, c’est encore trop tôt. « L’un de nos adhérents cultive des pommes de terre, et même s’il a labouré, il ne sèmera pas cette semaine. Ça se fera au mois de mai, à présent. » Pour ces semis de maïs, il y a un net décalage par rapport à 2022, de plusieurs semaines, mais rien d’alarmant non plus selon le président de cette Cuma.

Christophe Le Gall, conseiller agricole sur le territoire Vendée Centre de la chambre d’agriculture 

« Nous avons des échos prometteurs »
« Depuis la semaine dernière, on constate que les travaux d’ensilage ont bien démarré. Nous sommes sur une semaine un peu plus calme en raison de la météo. Les pluies sont venues décaler les travaux. Pour l’instant, nous avons des échos prometteurs avec des rendements qui seraient plutôt bons sur le Bocage. En ce qui concerne les assolements, la tendance prise l’an dernier par certains agriculteurs avec une augmentation de tournesol au détriment du maïs semble se maintenir sans pour autant tout bouleverser. Le tournesol avait pris de l’ampleur l’an dernier dû à la faible disponibilité en eau et aux prix des engrais. Les pluies de mars ont permis de remplir les réserves, ce qui va permettre aux agriculteurs de mettre en place des parcelles de maïs plus facilement que l’an dernier. »