[Covid-19] - 250 millions d’euros de pertes dans les filières avicoles, la CFA demande le soutien des pouvoirs publics

Au début du mois d’avril la CFA alertait les pouvoirs publics sur les pertes qui s’accumulaient dans les filières avicoles et cunicole face à la fermeture de certains débouchés (restauration, export) non compensés par le report de consommation dans les commerces de détails. Un premier chiffrage établit les pertes économiques du secteur à près de 250 millions d’euros dont 100 millions d’euros chez les éleveurs et les accouveurs.

 La CFA appelle l’Etat à prendre des mesures d’urgence pour éviter la disparition de produits emblématiques de nos terroirs et de notre gastronomie.

100 millions d’euros de pertes chez les éleveurs et les accouveurs
Poulaillers vides, congélateurs pleins, revenus à zéro : la situation de bon nombre d’aviculteurs est très préoccupante, en particulier dans les filières pigeon, canard à rôtir, canard gras, caille, pintade, gibier ou poulet de Bresse. Les premières estimations établissent les pertes à près de 100 millions d’euros pour les éleveurs et les accouveurs de ces secteurs : 18,4 millions d’euros en canard gras, 21 en canard à rôtir, 45 en gibier, 3,4 en pintade, 4,3 en pigeon, 0,4 en caille et 0,4 en poulet de Bresse. « Certaines filières comme le canard à rôtir, la pintade ou le pigeon sont menacées de disparition si des mesures d’accompagnement ne sont pas prises rapidement » explique Jean-Michel Schaeffer, président de la CFA.

Mise en place de mesures de soutien et promotion de l’Origine France
Face à cette situation sans précédent la CFA demande aux pouvoirs publics la mise en oeuvre de mesures d’accompagnement des éleveurs en difficulté :
- Le fonds de solidarité doit être prolongé jusqu’à l’automne pour les exploitations qui vont continuer à subir des pertes.
- Des aides d’urgence doivent être mises en oeuvre pour aider les éleveurs et les accouveurs des filières particulièrement touchés pour les aider à passer le cap et atténuer les périodes d’inactivité.

« Sans accompagnement, plus de 35 % des éleveurs de canards à rôtir pourraient faire faillite d’ici l’été, tandis que les autres continueraient à travailler à perte durant un minimum d’un à deux ans, ce qui n’est pas acceptable. Pour la filière pigeon, c’est près de la moitié du potentiel de production qui est menacée de disparition à court-terme. Dans la filière foie gras, les éleveurs et les engraisseurs vont fortement réduire leur activité, au moins jusqu’à l’automne avec d’importantes baisses de revenu à la clé. Il en va de même dans certains élevages de poulets qui ont dû réduire ou réorienter leur production » explique Isabelle Leballeur, Secrétaire Générale de la CFA.
La CFA demande aussi la mise en oeuvre de mesures de gestion de marché :
- Le dispositif communautaire d’aide au stockage privé doit être activé : 41 000 tonnes pour les viandes de volailles et lapins, 4200 tonnes pour le canard gras.
- Les importations en provenance des pays-tiers doivent être limitées par la Commission Européenne en actionnant la clause de sauvegarde sur le second semestre.
- La promotion de l’Origine France doit être une priorité.

« Sans actions concrètes des pouvoirs publics européen et français pour freiner les importations en Europe et inciter les opérateurs de la restauration commerciale et collective à acheter des produits français, les difficultés rencontrées actuellement seront décuplées dans les mois à venir. Il y a urgence. » conclue Jean-Michel Schaeffer.