[COVID-19] Vendée – Horticulture : « Le plan d’urgence d’aide doit enfin être distribué »

Entretien avec Marc-Henri Doyon Président de la Fédération des producteurs des horticulteurs pépiniéristes de Vendée (SHP85).

>> Y a-t-il eu des conséquences à l’annonce du deuxième confinement du 28 octobre dernier sur votre secteur ?
Oui, cela a été immédiat. La veille du confinement, dans les jardineries, les commerces de vente au détail et chez les producteurs, cela a été la ruée. Et le lendemain, c’était terminé ! Arrêt de l’activité ! Alors que les jardineries sont restées ouvertes et le sont toujours, à la différence du printemps, avec une fermeture dès le début du confinement et une réouverture très rapide.
L’activité revient petit à petit. Globalement, il y a eu une baisse de près de 50 % du commerce car les jardineries et des points de vente restent ouverts. Seuls les fleuristes sont fermés, ainsi que les rayons fleurs des grandes surfaces ! Or les consommateurs se disent que ces produits ne rentrent pas dans la définition des achats de première nécessité. Les horticulteurs et pépiniéristes ont été durement impactés au printemps, pour les ventes de fleurs.
Quant au plan de crise d’urgence de 25 M€, mis en place à la suite du premier confinement, les modalités de répartition ne sont toujours pas définies, au moment où je vous parle : l’argent a bien été bloqué dans le projet de loi de finances rectificatif, mais rien n’avance sur ces modalités. Le temps que les producteurs montent leurs dossiers d’aide, que ceux-ci soient instruits et que l’argent soit versé, on va arriver en 2021 ! Certaines entreprises, déjà au bord du gouffre, n’auront pas la trésorerie pour remettre en culture et vont mourir asphyxiées ! Là, on ne sait plus quoi dire ! C’est affligeant !

>> Quels sont les professionnels de votre branche qui souffrent le plus ?
Nous avons une pensée toute particulière pour les producteurs de fleurs coupées qui sont touchés à 100 % : aucun débouché ! Les fleuristes sont fermés, la grande distribution est aussi interdite de vente de fleurs par « solidarité ». En ce moment, ces producteurs jettent tout ce qu’ils cueillent. Dans notre secteur, ce sont les plus touchés. Alors qu’il y a une demande en hausse pour une fleur plus locale !
Ensuite viennent les horticulteurs, qui ont déjà souffert lors de la première vague de printemps et qui attendent le plan d’urgence annoncé (et que cela ne soit pas versé aux calendes grecques !).
Enfin, les pépiniéristes qui vont perdre 50 % de leur chiffre d’affaires en plein mois de novembre, mois par excellence de plantations des végétaux (arbustes...).
Mais, j’estime qu’on est un peu moins impactés. Pour les producteurs de sapins, a priori, il n’y aurait pas de restriction sur les ventes de sapin de Noël. Maintenant quid du comportement des consommateurs ? Achèteront-ils un sapin chez un producteur ou en commanderont-ils un en plastique sur Internet ? Les habitudes des consommateurs ont changé durant ces confinements (achats directs aux producteurs, mais également sur internet...).
Enfin, pour les paysagistes, c’est différent : ils ne travaillent pas sur le même tempo. Ils travaillent aujourd’hui sur des contrats conclus, il y a trois ou six mois.

Propos recueillis par Yvelise Richard