[COVID-19] Vendée - La section viande bovine interpelle les acteurs de la filière

Viande bovine – Face à la baisse intolérable des prix imposée aux éleveurs, la section viande bovine de la FDSEA de Vendée a décidé d’envoyer un courrier à l’ensemble des acteurs politiques et économiques du département.

Alors que les éleveurs vendéens se mobilisent et travaillent sans relâche depuis le début du confinement pour continuer à produire de la viande de qualité pour les Français.

Alors que cette mobilisation a permis de soutenir la consommation dynamique de viande bovine en France, que ce soit en grande surface ou encore dans les boucheries traditionnelles, le prix payé aux éleveurs continue de baisser.

Une logique que les éleveurs ne comprennent pas et condamnent fermement. « On observe qu’il y a eu une hausse du chiffre d’affaires de la viande haché de 30% la semaine dernière, et de 59% pour le surgelé », témoigne Guy Hermouet, en tant que président de la section viande bovine d’Interbev.

Il poursuit : « Et pourtant aujourd’hui, les cours en sortie d’abattoir sont de 3,60€/kg, alors que les coûts de production des éleveurs sont de 4,89€/kg, soit presque 1,30€ de différence ! » Une différence de prix qui ne date pas de la crise du Covid-19, mais qui s’intensifie et menace la pérennité déjà critique des élevages.

La FNB a envoyé à plusieurs reprises des communiqués pour alerter le Ministre de l’Agriculture et les opérateurs de la grande distribution de la détresse des éleveurs et les retours ne sont pas à la hauteur.

Les producteurs de viande bovine ont aujourd’hui besoin d’actions concrètes pour leur assurer une juste rémunération. C’est pourquoi, au vu du contexte actuelle, la section viande bovine de la FDSEA de Vendée a décidé d’envoyer une lettre ouverte aux opérateurs de l’aval et aux élus du département.

« L’objectif de ce courrier est de faire comprendre aux politiques et à tous les acteurs de la filière que leur approvisionnement en viande locale et de qualité est menacé parce que les éleveurs ne sont pas payés. C’est aussi simple que cela. Tant qu’on ne sera pas payé à hauteur de nos coûts de production, le cheptel de vaches allaitantes vendéen va continuer de disparaître et des exploitations vont arrêter leur production faute de repreneur », conclut Cédric Mandin, président de la section viande bovine.

Ci-dessous la lettre ouverte des éleveurs de bovins viande de Vendée envoyée le 7 mai dernier  :

« Soutien aux éleveurs : après les paroles, des actes »

La France est confinée depuis maintenant près de deux mois, mais les éleveurs de bovins viande vendéens n’ont jamais cessé leur activité. Nous avons continué notre « mission essentielle, indispensable » et nous avons continué à nourrir les Français.

C’est grâce à cette mobilisation que la distribution a pu répondre à la consommation dynamique et orientée sur l’origine France des dernières semaines et que les exportations ont pu se poursuivre. Tous les voyants sont aujourd’hui au vert pour que la filière viande bovine mette en place une juste rémunération des producteurs basé sur les coûts de production des éleveurs. Et pourtant, notre travail n’est toujours pas valorisé et les opérateurs de l’aval nous imposent une baisse inexplicable des prix, dans un contexte déjà difficile pour les éleveurs. 

Rappelons que le confinement n’a pas fait diminuer la consommation de viande bovine en France : celle-ci a même augmenté de 30% par rapport à la même période l’année dernière. 

Comment expliquer alors que l’on vende aujourd’hui nos vaches à 3,60€/kg alors que nos coûts de production, calculés et validés par l’ensemble de la famille interprofessionnelle, sont de 4,89€/kg ?

Comment expliquer la baisse des cours, qui ont perdus plusieurs centimes depuis le début de la crise sanitaire ? 

Cette nouvelle crise ne fait qu’amplifier une dégradation de la situation de la filière qui dure déjà depuis plus de 5 ans, et qui a amené les trésoreries des élevages au plus bas. Les éleveurs se posent plus que jamais la question de la pérennité de leur production.

Dans le même temps, le gouvernement nous promet « d’être à nos côtés pour traverser cette période difficile » et les enseignes de la grande distribution continuent de communiquer sur leur soutien aux éleveurs sur les réseaux sociaux, dans des publicités à la télévision, à la radio…

Où est ce soi-disant soutien, quand nous vendons notre production à perte ? Qu’a fait la filière pour assurer aux éleveurs une juste rémunération ?

Notre demande de prise en compte des coûts de production n’avance pas alors que nous disposons aujourd’hui d’outils comme les Etats Généraux de l’Alimentation et la montée en puissance de la filière Label Rouge pour revaloriser les prix agricoles.

Dans ces conditions, et au vu de la précarité actuelle des élevages, c’est maintenant que la filière doit réellement soutenir les éleveurs si elle veut pouvoir continuer à répondre aux attentes des consommateurs et à approvisionner les rayons et les boucheries traditionnelles en viande bovine locale et de qualité.