Paille - Commande et livraisons de paille : indispensables pour de nombreux agriculteurs

Aux Châtelliers-Châteaumur, Mickaël Penaud a été livré de 120 tonnes de paille courant juillet. Pascal Mollé, de Grosbreuil, en a reçu, lui, 190 tonnes. Tous les deux expliquent pourquoi ils ont commandé cette paille via le syndicat.

Pour de nombreux éleveurs vendéens, la paille de 2024 vaudra son pesant d’or ! Comme pour Mickaël Penaud, des Châtelliers-Châteaumur et Pascal Mollé, de Grosbreuil qui, cette année, ont passé commande de paille via la FDSEA.

« J’ai demandé 190 tonnes : j’en ai fait livrer 100 tonnes cet hiver, les 90 autres m’ont été livrées le 1er août. D‘habitude, mon fournisseur me procure le tonnage dont j’ai besoin, mais cette année, il a subi l’hiver très pluvieux, avec une faible mise en place et un rendement en baisse en blé et en paille. De plus, étant lui-même éleveur, mon fournisseur a conservé le plus gros de sa paille », explique Pascal Mollé qui utilise normalement près de 300 tonnes de paille par an, pour la litière et le paillage journalier de ses vaches laitières. « J’en produisais habituellement 130 - 140 tonnes sur mon exploitation mais cette année, je n’en ai eu que 100 tonnes (soit un déficit de 30 %) : manque d’implantation, de levées – dans les zones qui ont noyé —, et pour finir de rendement ! »
Quant à Mickaël Penaud, éleveur de charolaises, il a joué la carte de la sécurité en commandant 120 tonnes de paille. Ce qui représente beaucoup plus que ses achats antérieurs : « en 2023, je n’en ai pas pris car il m’en restait encore des 60 tonnes achetées l’année précédente. Mais cette année, je n’ai récolté que 30 tonnes, au lieu des 50-60 tonnes habituelles. Pour le complément, je me fournissais d’ordinaire chez un voisin : mais cet été, il a gardé pour lui sa production, hormis les 10 tonnes qu’il m’a vendues. D’où ma forte commande via le syndicat. » Il va désormais être tranquille pour l’engraissement et le paillage de ses vaches allaitantes. Lui, qui avait déjà participé à l’opération paille de fin d’hiver, attend encore les factures pour ces deux livraisons. « C’est prévu, on devrait recevoir les factures en octobre. Ça va faire une charge en plus, mais je l’avais anticipée dans ma trésorerie depuis le printemps dernier… »
À voir ensuite comment répercuter cette charge dans les coûts de production pour rentrer dans ses frais ?

Une livraison « cour de ferme » appréciée

Se tournant vers les commandes groupées de la FDSEA, pour pallier le manque de production de son fournisseur, Pascal Mollé a fait le choix « d’un prix garanti, plutôt que de faire du démarchage auprès des commerçants, sans connaître le prix fluctuant. » L’indicateur de prix, compris entre 90 et 110 €, ajouté à la souplesse de paiement (différé au 16 octobre) pour mieux préparer sa trésorerie a aussi pesé dans la balance. Il a déjà versé des arrhes (50 € par tonne commandée). Enfin, autre point notable pour l’éleveur laitier : « J’apprécie aussi la livraison à domicile (enfin sur l’exploitation agricole). Je ne perds pas de temps à courir sur les routes pour aller chercher les bottes de paille chez les fournisseurs. »
Les deux éleveurs sont unanimes pour reconnaître que la paille est de belle qualité. « J’ai été livré début juillet, dès la récolte, explique Mickaël Penaud. Je crois qu’elle vient des Deux-Sèvres ou de la Vienne : ils ont moissonné plus tôt que chez nous… »

Yvelise Richard