POUSSE DE L’HERBE • BULLETIN RÉGIONAL N° 15 •

Et la pousse continue

Les températures clémentes de ces dernières semaines et les pluies régulières permettent un maintien de la pousse.



Complémenter le pâturage

Sur les projections de pousse pour le début d’été, plusieurs incertitudes s’accumulent. Nous avons de bonnes températures qui dépassent peu les 25°C et des pluies régulières qui portent à penser une croissance de l’herbe qui va pouvoir se maintenir au moins sur le début d’été et donnent des perspectives d’allongement du pâturage. Cependant, nous observons des sols particulièrement tassés dans nos prairies ligériennes dus aux difficultés de pâturage de ce printemps. Tassement qui rend plus difficile le fonctionnement racinaire des légumineuses et limite la minéralisation qui était déjà peu présente ce printemps.

Concernant les valeurs alimentaires de l’herbe, nous observons deux cas-types : les élevages ayant eu l’opportunité de faire une première fauche début mai et les élevages qui viennent seulement de faire leurs premières fauches. Cela n’est pas sans conséquence sur les valeurs alimentaires de l’herbe, même en vert. Sur les premières fauches actuelles, nous atteignons difficilement une valeur de 100 g/kg de MAT, alors que sur les deuxièmes coupes, nous retrouvons des valeurs convenables autour de 150 g/kg de MAT. Pour le pâturage, cela implique de ne pas freiner trop vite sur les correcteurs et d’avoir une attention particulière sur le niveau d’ingestion qui a tendance à ne pas être à hauteur.

Gérer les épis et les chardons

Toutes les graminées ont normalement passé leur stade Épiaison. Il convient alors de continuer à gérer les épis soit en topping, soit en fauche/broyage après le passage des animaux. Étant donné les pluies régulières, il y a peu de risques de favoriser le dessèchement des sols après une fauche ou un broyage ce mois-ci. En cas de fauche/broyage, ne pas dépasser quatre jours après le passage des animaux pour éviter de couper les jeunes repousses.

Les chardons arrivent à floraison sur l’ensemble de la région, c’est le moment de faucher les pieds.

Si les fosses à lisier ne sont pas complètement vidées, il est possible de faire un petit apport de lisier sur les prairies de fauche avant les pluies.

Prévoir ses semis d’automne

Prévoyez dès maintenant vos semis de prairie en commandant vos semences. Vous pouvez choisir vos variétés sur www.herbe-book.org. Afin d’avoir le choix dans les variétés à implanter, il serait stratégique d’y réfléchir dès à présent.

Concernant le choix des espèces, notamment pour les zones plus séchantes, il serait intéressant de se pencher sur une transition sur le choix des espèces pour aller vers des prairies plus résistantes aux aléas climatiques : fétuque élevée, dactyle, etc. Espèces qui impliquent une gestion particulière du pâturage (appétence, gestion des refus…). C’est donc une action à planifier sur le temps long, si vous démarrez tout juste cette transition, il convient de commencer par éduquer les jeunes animaux aux nouvelles compositions prairiales. Les espèces peuvent être moins appétentes, mais les travaux sur les variétés permettent une meilleure appétence : d’où l’intérêt de bien les choisir ! Cela permettra également de pouvoir s’habituer à la gestion du pâturage qui peut différer de l’association simple RGA-TB.

Si les maïs ne sont pas encore semés, il devient nécessaire d’envisager les alternatives. L’option du sorgho BMR peut être tentant. Cependant, le cycle est plus long que le maïs, ce qui ne résout donc pas le problème. On préfèrera des couverts d’été qui seront potentiellement plus riches en azote. Les maïs à indice 140-160 semés maintenant garderont toujours de bons potentiels de rendement malgré le semis tardif.

ACTION PARTENARIALE :
CHAMBRE D’AGRICULTURE PAYS DE LA LOIRE & SEENOVIA