POUSSE DE L’HERBE - BULLETIN RÉGIONAL N° 21

Les prairies font plaisir à voir cette année contrairement à l’an dernier. Le potentiel de pâturage d’automne semble bien plus prometteur à condition de ne pas recommencer trop vite le pâturage et de ne pas surpâturer. Les pousses ne permettent pas d’in- tégrer une grosse proportion de pâturage dans la ration, au risque de pénaliser l’ingestion et/ou de compromettre rapidement le pâturage d’automne (il faut créer un décalage de repousse comme pour le pâturage de printemps).

Une pousse très timide

Excepté le Nord-Ouest Mayenne où les terres profondes et une pluviométrie e icace ont permis une pousse estivale consé- quente, le reste de la région est en retrait avec des pousses oscillant entre 4 et 10 kg de MS/ ha/jour.
Ces croissances quasi nulles nous orientent donc à être patients avant de reprendre le pâturage ou le reprendre avec parcimonie. Les hauteurs moyennes sont globalement basses (hauteurs moyennes entre 6 et 8 cm herbo-
mètre) ; il faut donc attendre d’avoir environ 10 cm herbomètre avant d’entrer dans un paddock et ne pas descendre en dessous de 6 cm herbomètre en hauteur de sortie. Certaines parcelles avec de la biomasse accumulée pendant tout l’été sont peu appétantes. Il ne faut pas hésiter dans ce cas à mettre ces paddocks à disposition de lots moins exigeants tels que des génisses, vaches taries ou des réformes.

Fertilisation organique

Pour les parcelles avec peu de biomasse, il est temps, si ce n’est pas déjà fait, d’épandre les fumiers ou compost (privilégier les parcelles humides l’hiver dans lesquelles on n’est pas certain de retourner avant l’hiver sans tasser les sols) et d’attendre que les prairies plus développées soient pâturées pour les derniers épandages avant l’hiver (date limite réglementaire : 15 décembre).

Valeurs alimentaires et croissances

D’après les pesées pour les suivi de croissance, on peut remarquer des GMQ plutôt faibles à nuls, que ce soit sur des jeunes animaux ou des génisses prêtes à inséminer. Il faudra donc veiller à deux choses :

Bilan fourrager

Après avoir fait l’état des lieux des stocks d’herbe restants et de maïs récemment récoltés, il est important de faire une prévision des effectifs à venir sur les six prochains mois pour déterminer si les stocks sont supérieurs aux
besoins. L’assolement 2023-2024 pourra donc être calé en fonction (la surface en cultures de vente sera la variable d’ajustement prioritaire). La chasse aux animaux improductifs reste d’actualité malgré les bonnes récoltes en rythme de croisière (que ce soient les prévisions de réforme ou des vente de génisses amouillantes). Un taux de renouvellement de 25 % semble le bon compromis technico-économique.

Actualité économique

En temps normal, le pâturage coûte cinq fois moins cher qu’un ensilage rendu auge (frais de récolte et de distribution + main-d’œuvre + épandage des effluents, etc.) Vu le prix du GNR et du matériel, les frais de récolte augmentent très fortement, ce qui impacte beaucoup le coût des fourrages rendus auge alors que le coût du pâturage reste stable. Cette conjoncture incite encore plus fortement à optimiser la part de pâturage dans l’alimenta- tion des animaux pour améliorer les performances économiques.

Semis de méteil dérobés et prairies sous couvert

Les semis de méteils fourragers en dérobée avant un maïs peuvent être semés fin septembre à début octobre (plus tôt que pour des praires semées sous couvert). Par contre, en ce qui concerne les prairies semées sous couvert, il est urgent d’attendre car semées trop tôt, le méteil risquerait d’étouffer la prairie qui est en dessous (ne pas semer avant début octobre).

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter votre conseiller local.