Sud Vendée - Rencontre avec le nouveau sous-préfet de Fontenay-Le-Comte

Lundi 7 octobre, le nouveau sous-préfet, Christophe Pecate, est venu à la rencontre des agriculteurs de son secteur à L’EARL Pagenaud, à Bourneau.

C’est par un temps pluvieux que Christophe Pecate a fait connaissance avec les responsables professionnels agricoles de son secteur. Pierre Henriet, député de la cinquième circonscription était aussi présent ainsi que le maire de Bourneau et ancien agriculteur, Gérard Guignard.

Intempérie, une année culturale décimée

Hélène Pagenaud a tout d’abord présenté l’exploitation laitière qu’elle dirige avec sa mère, Véronique, et toujours avec l’aide bienveillante de son père, aujourd’hui à la retraite. Il était en effet important d’alerter le sous-préfet des conditions catastrophiques de récoltes. « Depuis le 16 octobre 2023, nous avons relevé 1 600 mm soit trois fois la pluviométrie habituelle, explique Hélène. Les conséquences sur notre exploitation sont graves : pas un seul hectare de céréales implantés à l’automne dernier, pas de tournesol au printemps et désormais les 80 ha de maïs que nous avons été obligés d’implanter faute d’autres cultures sont totalement couchés et impossible à récolter. Cela se traduit par un manque de paille et un stock d’ensilage qui sera complètement fini fin décembre ». La mise en place de l’ISN avec les services de la DDTM sont donc indispensables et seront activés dans les plus bref délais comme l’a confirmé Christophe Picate.

Gestion de l’eau

Puis Éric Porcher, responsable du dossier Eau pour la chambre d’agriculture et la FDSEA 85 est intervenu et a brossé un tableau précis des problématiques actuelles. « Avec 1 600 mm d’eau en un an, il faut arrêter de dire qu’il n’y a plus d’eau. Alors que doit-on faire de cette eau que ce soit en amont ou en aval ? Car certains ont eu beaucoup et longtemps les pieds dans l’eau. Dans une situation pareille, la gestion des niveaux d’eau devrait se faire en pouvant faire varier les dates d’autorisation de remplissage. On continue de laisser passer l’eau en ce moment alors que l’on attend encore plus de 80 mm. En réalité, on ne sait pas gérer l’eau sauf en été. Mardi, nous serons au tribunal de Poitiers. En parallèle, le PAR a été voté avec des réductions de volumes. Ainsi, nous expliquerons au juge toutes les conséquences humaines, environnementales et économiques de ces décisions. » Le préfet analyse la situation et conclut qu’il faudrait un projet de territoire notamment sur la partie marais et sur le long terme.

La PAC

Enfin, Bertrand Mitard explique les inquiétudes des agriculteurs sur le sujet de la PAC : « Nous sommes très inquiets pour le versement de l’acompte PAC. Il est indispensable que l'État soutienne les agriculteurs en cette période économique difficile et la première chose à réaliser est le versement des acomptes pour tous à la mi-octobre. Ensuite, à plus long terme, nous avons besoin de stabilité réglementaire. Nous sommes toujours en attente du ratio prairies permanentes, du devenir de nos jachères, des zones humides, de la gestion des haies, des conséquences des intempéries sur nos rotations… » Le sous-préfet confirme que cette situation n’est pas possible et qu’il reviendra vers les responsables professionnels après échange avec la DDTM. En parallèle, Pierre Henriet souhaite se mobiliser sur le dossier Zone humide car la Vendée est particulièrement impactée par le zonage proposé par l’administration. « Je suis preneur de tous les éléments chiffrés que vous avez afin que je puisse faire le point sur ce dossier à Paris. » Ainsi se conclut cette première, mais certainement pas dernière, rencontre : en souhaitant la bienvenue, au nouveau sous-préfet.

Emmanuelle Raulin