Vendée : « On a gagné trois heures de travail par jour à la traite »

Semaine du bâtiment. Automatiser la circulation des animaux lors de la traite, c’est l’une des très nombreuses innovations inspirantes du bâtiment vache laitière du Gaec Dairy Veine à Bournezeau.

Éleveurs laitiers, le saviez-vous ? Le meilleur bâtiment agricole de l’année 2021 se trouve à Bournezeau. Opérationnel depuis mai 2020, il appartient au Gaec Dairy Veine. Ce prix décerné par le magazine PLM – Production laitière moderne – récompense un concentré d’innovations au service du bien-être animal et du confort de l’éleveur, avec le souci de maîtriser sa consommation énergétique.

« Ce qui les a séduit aussi, c’est le coût raisonnable de notre projet : 5200€ la place pour ce bâtiment vache laitière qui peut accueillir 100 animaux, précisent Eva et Alexis Petiprez, les deux associés. Pour limiter notre investissement, nous avons opté par des équipements simples et efficaces, avec des coûts d’entretien et de maintenance modérés. Nous avons réalisé aussi une partie des travaux nous-mêmes. Nous sommes satisfaits du résultat et nous voulions le partager. » 

« Le but de la Semaine du bâtiment organisée du 13 au 17 décembre, complète Olivier Palardy, conseiller traite à la chambre d’agriculture Pays de la Loire qui les a accompagnés sur ce projet avec le concours du service « Bâtiment », est de faire découvrir aux producteurs laitiers vendéens une exploitation moderne.  Celle-ci a la particularité d’avoir rénové et agrandi un bâtiment génisse pour le transformer en bâtiment vache laitière. L’accent a notamment été mis sur le confort des trayeurs et le gain de temps pour les éleveurs. »

Avant que ce bâtiment ne voie le jour, Eva et Alexis Petiprez ont visité plusieurs fermes et minutieusement pesé les avantages et les inconvénients de chaque équipement. Ils ont finalement choisi une salle de traite en épi en 2x10 (contre 2X4 auparavant), où la circulation des vaches est entièrement automatisée. L’aire d’attente n’est pas un espace perdu mais une zone de vie où les vaches peuvent circuler librement tout au long de la journée. Une barrière poussante évite aux éleveurs de sortir de la salle de traite pour aller chercher les animaux. 

« Quand la 10e vache est installée, la barrière se referme. Pendant ce temps-là, on peut s’occuper des dix autres vaches situées de l’autre côté, explique Eva. Cet outil nous fait gagner trois heures de travail par jour. »  Une porte de tri permet également de séparer les animaux malades ou qui vont être inséminés grâce à un bracelet posé à la patte en salle de traite.  Le bloc traite comprend un pré-refroidisseur et un variateur de vitesse sur la pompe à vide pour limiter la consommation d’énergie.

Rien n’a été laissé au hasard non plus pour satisfaire le bien-être des animaux : deux ventilateurs hélicoptères ont été installés, un brise vent électrique limite le passage de l’air une fois fermé le long de la façade ouest et du pignon nord et une toiture entièrement isolée avec quatre centimètres de mousse améliorer le confort thermique des vaches l’été. Ce type d’isolation est encore très rare en Vendée.

Dans ce bâtiment tout lisier – plus besoin de ramasser ou stocker de paille-, chaque vache dispose dans sa logette d’un matelas mousse en latex recouvert d’une toile, sur lequel Eva et Alexis versent de la sciure du bois pour l’assécher deux fois par jour. « C’est rapide et économique. Nous dépensons seulement 1300 € de litière par an », souligne l’éleveur. Un robot s’occupe de racler automatiquement le lisier, ce qui, là-encore, génère, un gain de temps significatif. Enfin, la moitié du bâtiment est recouvert d’un tapis en caoutchouc recyclé à partir de pneus de voiture, afin d’éviter les boiteries et autres dégradations de sabots.


Article à retrouver dans la Vendée agricole du 24 décembre.