Vendée - Maxime Pennel, 22 ans, est le nouvel agent de remplacement à la Roche-sur-Yon

Embauché en en janvier en CDD long, Maxime assure les remplacements autour de la Roche-sur-Yon. Il est aussi investi chez JA Vendée.

« Ça fait du bien de changer de paysage ». Il ne regrette rien Maxime Pennel, 22 ans. Le jeune homme a quitté son Isère natale il y a trois ans pour construire autrement son avenir professionnel naissant. Depuis le 4 janvier, il est engagé au service de remplacement de Vendée en CDD long, pour le secteur de La Roche-sur-Yon. Il a l’énergie de son âge. « Je ne fais pas répéter les choses plusieurs fois », lâche-t-il comme une preuve imparable avant d’ajuster. « Disons que j’optimise au maximum... Je prends le temps d’observer. Quand j’ai compris, je ne m’arrête pas ! ».
Il a pourtant pris du temps, Maxime, pour restructurer son projet. Il avait d’abord envisagé s’associer avec son beau-père et sa maman, en Vendée, au sein de leur EARL créée il y a deux ans à La Roche-sur-Yon (canards et cé- réales). « Cela supposait d’intégrer un nouvel atelier (des vaches allaitantes)... Et de se supporter dans la durée ! », explique le vingtenaire qui a bouclé son parcours à l’installation (Spi, 3P) dès la fin de son BTS ACSE en 2019 à l’Iréo des Herbiers. Finalement donc, les hésitations ont pesé et Maxime a révisé ses plans. « Peu importe si j’avais déjà engagé un peu d’argent pour mon installation... Je préfèrerais prendre le temps nécessaire, même si ça doit durer dix ans. Au moins j’aurais gagné en expérience », relativise-t-il.
Rapidement, on lui a proposé du travail. Il sera salarié chez son voisin, durant deux mois, pour assurer les vêlages, les soins, les semis, aider à l’ensilage. Maxime a déjà toqué à la porte du service de remplacement, mais il n’y a pas de poste disponible sur son secteur avant quelques mois. La période de confinement trouble le prévisionnel des missions. Sans perdre le goût de l’agriculture, il s’engage un peu plus tard comme salarié dans l’industrie du bois (il est passionné de menuiserie).
Faire ses preuves par son travail À l’automne, les parents d’une connaissance le sollicitent pour compenser un arrêt de travail durant trois mois dans leur exploitation (viande bovine) via le SR. C’est le dé- but d’un CDD de longue durée et la perspective d’un CDI. « Aucun agriculteur ne travaille vraiment de la même manière. Moi, je fais au mieux, en fonction d’eux », résume Maxime quand on lui demande comment s’adapter.
Pas de blabla. Pas de tergiversation. Quand il n’a pas de réponse aux questions, c’est qu’il n’est pas toujours utile de s’en poser autant ! Lui qui n’est pas issu du milieu agricole, s’est forgé sa devise : « faire ses preuves par son travail ». Plus jeune, il voulait devenir vétérinaire. C’est un stage en élevage, en classe de seconde, qui fera bifurquer ses ambitions. « J’aime le milieu agricole tout simplement », glisse-t-il en sou- lignant qu’avec les animaux il a toujours opté pour la patience. « Une vache butée, un veau qui ne veut pas boire....On revient plus tard ! Les gestes brusques ne sont pas la solution », garde pour principe in- flexible le jeune agent qui travaille également un week-end sur deux dans un élevage laitier yonnais.
Donner une vraie vision du métier
Le SR a offert à Maxime le bon tempo pour avancer en agriculture, d’expériences en dé- couvertes, de réseaux en connaissances. Il a aussi construit sa place dans le mi- lieu professionnel. À l’invitation d’un jeune voisin, il y a plus d’un an, il participe à un pique-nique organisé par les Jeunes agriculteurs. Depuis, il a intégré l’équipe du canton et vient d’entrer au conseil d’administration départemental.
Il s’implique dans les commissions Installation et Communication et représentera le syndicat au comité Safer. Un engagement qui répond à son envie de « donner une vraie vision de l’agriculture autour de nous, de faire évoluer notre métier pour qu’il redevienne attractif ».
« Communiquer, partager, bouger, valoriser », ajoute encore le nouvel élu gonflé par l’esprit de groupe. Il aura certainement moins de disponibilités désormais pour une autre passion : la pêche. Ses pauses à lui, seul, au bord de l’eau. Un héritage paternel qui équilibre son tempérament « speed ».« Se poser, se relâcher », apprécie Maxime qui sait aussi être actif tranquillement.
CATHERINE BATY