Vendée - « S’il faut, il faut ! »

Depuis un mois, Antoine Rambaud assure des remplacements autour de Chanverrie. Ses compétences particulières : les caprins et la fabrication de fromages.

Antoine Rambaud, 19 ans, est l’une des toutes nouvelles recrues du Service de remplacement de la Vendée. Le 1^er septembre il démarrait son CDI pour intervenir autour de Chanverrie. Fils d’agriculteur de La Verrie, Antoine veut profiter de ce vivier d’expériences « pour mieux préparer son [mon] avenir ». « Au SR, on va partout, dans tout type d’exploitations, on s’habitue à des productions très variées, on repère ce qu’il faut faire… et ne pas faire ! », résume le jeune homme dont l’ambition est de s’installer d’ici quelques années.
Antoine s’était d’abord lancé dans un BTS Acse en alternance à l’Ecole supérieure d’agriculture d’Angers (Esa). « Après une année, j’ai préféré arrêter… L’ambiance de classe, le rythme étudiant… ça ne me convenait pas, explique-t-il. Je préfère apprendre au contact de la réalité, par la pratique, plutôt qu'assimiler un cours théorique sans vraie motivation ».

Certaine assurance
Si ce début octobre est plutôt calme, car « une mission a été annulée au dernier moment », ses premières semaines de remplacement étaient assez rythmées : « je suis intervenu dans cinq ou six exploitations, pour de la traite de vaches, l’alimentation de bovins allaitants, dans un élevage caprin, j’ai aussi fait un enlèvement de lapins, de l'ensilage et du déchaumage. A chaque fois, c’était très différent :  une ferme de 70 vaches en bâtiment, une autre avec un petit troupeau tout à l’herbe, un atelier avec un robot de traite où mon rôle était alors d’apporter de la matière au méthaniseur et d’aider sur plusieurs autres tâches ». Antoine a aussi assuré une mission d’une semaine en atelier caprin, chez son ancien maître d’apprentissage de BTS. « Je connais bien la ferme, j’ai donc pu remplacer l’exploitant durant une semaine en son absence, que ce soit pour l’alimentation des animaux, la traite, la transformation (il fabrique des fromages) », ajoute Antoine. Habitué à l’exploitation de son papa (un élevage caprin et un troupeau de maraîchines), il affiche une certaine assurance. « J’ai toujours vécu dans cet environnement avec des chèvres, la conduite des engins… », argumente le jeune homme, « et dans des situations où je ne connais pas bien la production ou le système, je sais que l’exploitant me donnera les infos utiles lors de prise de consignes (je prends des photos aussi pour bien repérer certaines choses comme la position des pinces en salle de traite ». Les imprévus, les pépins ? « Je me dis qu’il faut faire preuve de bon sens, de logique ! Et puis il y a toujours une solution, on appelle le voisin, le véto », dit encore Antoine. Trois week-ends travaillés en un mois, le jeune salarié accepte la contrainte, disant qu’« être agent de remplacement, c’est se mettre dans la peau d’un agriculteur, alors les week-ends font partie du travail ». Pour le moment, Antoine ne veut surtout pas s’ennuyer ; « c’est peut-être ça le moins simple en tant qu’agent : accepter des emplois du temps irréguliers ».
Plus tard, il se verrait bien éleveur d’une petite centaine de chèvres, « pas une grande exploitation », avec un atelier transfo si la charge de travail le permet, et des vaches allaitantes pour sécuriser l’activité globale, équilibrer quand une production va moins bien. Et quand au présent, il doit relativiser une mission qui lui plait moins, un rythme parfois décousu, Antoine retient « d’abord que mon métier de remplaçant c’est d’aider les agriculteurs, alors s’il faut, il faut !  Mon rôle est utile».

Catherine BATY