Carrière - « Je voulais me poser avant d’envisager autre chose »

Romain Mathé, 32 ans, a quitté le Gaec où il était installé depuis huit ans. Il est devenu agent de remplacement en complément de sa nouvelle exploitation individuelle.

2023 aura été une étape particulière dans la vie professionnelle de Romain Mathé, 32 ans. Cette année-là a signé l’arrêt de son association au sein du Gaec laitier dans lequel il était entré huit ans plus tôt. Romain s’est réinstallé, en novembre, seul, sur l’un des deux sites de l’ancienne société, précise l’éleveur qui a donc repris ses marques à la Pardière, au Poiré-sur-Vie. Le bureau de sa nouvelle entreprise est encore un peu artisanal et sommaire, mais l’important était ailleurs. Ses limousines (19 vêlages) sont arrivées il y a quelques semaines. L’autre urgence était celle du revenu. L’exploitation de 60 ha (dont 23 ha en prairies permanentes) ne permet pas de dégager une rémunération suffisante et « il est impossible de s’agrandir dans l’immédiat ». « Je voulais me poser avant d’envisager autre chose », confie aussi Romain qui « revit » après un an de processus de séparation avec ses anciens associés. Depuis janvier, il a donc signé un CDI au Service de Remplacement de Vendée, un poste qui lui permet de « rester dans [son] milieu professionnel, compatible avec l’activité de [son] exploitation et [ses] responsabilités syndicales (dans le bureau de JA Vendée, au sein de l’UCSEA Vie et Boulogne et du SEA, même si elles sont moins prioritaires qu’avant ». 

Redevenir salarié

Romain assure jusqu’à fin juin une mission de longue durée dans une exploitation laitière à proximité de chez lui, à 10 km. Il intervient le matin, parfois le soir pour la traite et répond à « quelques autres remplacements ponctuellement au fil des besoins ». 

Avant de devenir exploitant, Romain avait été ouvrier agricole plusieurs mois et de temps en temps remplaçant. Aujourd’hui, il reconnaît que « ce n’est pas évident, au début, de bien retrouver cette place de salarié tout étant soi-même patron ». C’était d’ailleurs l’une de ses principales appréhensions. « Il faut faire ce qu’on te demande… », résume sobrement Romain gardant tout de même en atout son expérience de chef d’exploitation. « Être remplaçant ne m’empêche pas d’apporter mon expérience, quand je connais l’adhérent et que je sens que je peux proposer ; j’ai aussi l’habitude d’anticiper des décisions ». 

Une fenêtre vers l’extérieur

Finalement, « le plus dur, pour l’instant, est de jongler avec l’exploitation », serre un peu les dents le jeune éleveur exposé aux aléas. Les vêlages de ses limousines sont plus longs que prévus, il s’est équipé d’une surveillance à distance. « Dans tous les cas, dans ma tête, je suis chef d’exploitation en continu », n’oublie pas Romain. Le Service de Remplacement est aussi sa fenêtre vers l’extérieur, lui qui aime « s’informer, échanger avec de nouvelles personnes ». Le jeune agriculteur aurait-il trouver un certain équilibre dans cette organisation à double face ? « Peut-être que je garderai ce fonctionnement jusqu’à la fin de ma carrière », se questionne Romain y voyant un intérêt « pour constituer sa retraite mais aussi pour conserver cette ouverture, ce large champ de vision ». 

Catherine Baty
 

Contacts responsables plannings (fac)

• Yon-littoral (de Challans au Talmondais, La Roche-sur-Yon) : 07 85 13 05 98 ; lmenanteau@fvge.asso.fr
• Vendée et Lay (Sud Vendée jusqu’à La Châtaigneraie) : 07 85 13 57 17 ; asimonneau@fvge.asso.fr ; 
• Maines et Boulogne (de Palluau à Montaigu, Les Essarts) : 07 85 13 85 71 ;  nherbreteau@fvge.asso.fr
• Collines et Bocage (de Mortagne-sur-Sèvre, Les Herbiers à Pouzauges, Chantonnay) : 07 85 13 59 06 asimonneau@fvge.asso.fr
• Geid (Groupement d’employeurs interdépartemental) : 07 49 83 00 70 ; mmacquigneau@fvge.asso.fr