Élevage - Bout de champ « alternatives à la paille »

Le vendredi 8 mars dernier, le Geda Nord bocage en partenariat avec la chambre d’agriculture des Pays de la Loire et l’EPTB de la Sèvre Nantaise a proposé à ses adhérents un Bout de champ sur le thème de l’alternative à la paille.

Ceci n’échappera à personne, mais les conditions météorologiques de l’automne dernier et de cet hiver ont fortement impacté les semis de céréales. Seulement 60 % des parcelles auraient été semées et 5 à
10 % d’entre elles pourraient être retournées (estimation sur le département de la Vendée). Face à cette situation, de nombreux éleveurs peuvent être contraints de réserver la paille à l'affouragement de leurs animaux et réfléchissent à la substituer par un autre matériau pour des soucis de disponibilité et d’économie.

C’est pour cette raison que nous avons décidé de faire un tour d’horizon de ce qui est pratiqué sur le secteur et de permettre aux agriculteurs d’échanger et d’apporter leur expérience sur le sujet. 

Sur le secteur, parmi les utilisateurs de produits de substitution, une grande majorité utilise du copeau de bois, du bois déchiqueté ou fine de bois pour leur souplesse d’utilisation, leur pouvoir absorbant intéressant et possibilité de gain de temps. D’autres produits peuvent être utilisés, dolomie, miscanthus, calcaire broyé, paille de colza, paille de maïs, déchets verts… 

Vous trouverez ci-après quelques exemples de produits en détail.

Produits issus du bois

Ils peuvent s’utiliser en pur avec un ou plusieurs malaxages selon les configurations. La litière peut ainsi rester plusieurs mois en place. Une des utilisations fréquentes est en sous-couche de 10 à 15 cm avec un léger paillage tous les un à deux jours. L’économie de paille peut atteindre 30 % voire plus. Il faut compter 4-5 m3 apparents pour remplacer une tonne de paille. Contrairement aux idées reçues, ils n’acidifient pas le sol. 

Miscanthus 

Son coût d’implantation est entre 2 500 et 3 000 €/ha pour une durée de plus de 15 ans. Les rendements oscillent entre 10 et 20 t MS/ha. Il peut être utilisé en pur avec une première couche de 15-20 cm rechargée ponctuellement. L’autre option consiste à effectuer un malaxage quotidien. La litière peut ainsi être maintenue plusieurs mois. Ce produit a un fort pouvoir absorbant.

Dolomie

Elle doit être stockée à l’abri de l’humidité et doit être utilisée dans un bâtiment bien aéré. Elle peut être utilisée en pur en logette ou en stabulation ou en sous-couche de 10 à 15 cm avec paillage à dose réduite. La quantité nécessaire est de 3 à 4 kg/vache/jour en logettes. Un camion de 30 t couvre 250 m² sur 12 cm d’épaisseur. Ce produit s’utilise bien en été.

Cannes de maïs grain 

Ce produit est moins absorbant que la paille de blé. Il est moins adapté aux matériels de récolte et peut provoquer beaucoup de poussière lors du paillage. Il est important de récolter un produit bien sec pour éviter les moisissures. Rendement assez variable.

Foin

Ce produit à destination fourragère à la base, peut s’utiliser en litière mais absorbera moins bien qu’une paille de céréale. 

Dans l’assolement, il est possible de remplacer les céréales d’hiver par des cultures de printemps pour produire de la paille. Cela permet d’éviter de perturber la rotation et de faire un produit pour la litière. 

Les céréales de printemps (orge ou avoine) qui, si les conditions le permettent, vont pouvoir se semer jusqu’à début avril et se récolter en grain et paille cet été. Pour l’avoine, vous pouvez la faucher avant la formation du grain et sécher le fourrage. Vous pouvez également opter pour une avoine diploïde ou du moha avec un semis dès la mi-mai pour une récolte en foin.

Par ailleurs, il est important de vérifier que tous les animaux logés ont bien leur intérêt dans le système, c’est la chasse aux improductifs. Enfin, plus les animaux pourront rester dehors et moins vous consommerez de paille. 

Nelly REVEILLERE et Grégoire DUFOUR