#Onmarchesurlatête - 5,2km de tracteurs sur le pentagone

Mercredi 31 janvier, 1 000 tracteurs et 1 200 agriculteurs ont envahi les rues du pentagone de La Roche-sur-Yon.

Depuis plus de huit jours, les agriculteurs sont sortis de leurs campagnes pour mener des actions concrètes comme des opérations escargots, des blocages, des vérifications de marchandises pour dénoncer les contraintes et les normes administratives, qui ne prennent pas en compte une rémunération correcte, imposées aux agriculteurs. 

En moins de 24 h une opération coup de poing s’est mise en place pour montrer l’urgence de répondre aux demandes des agriculteurs. Et ce mercredi matin, 1 000 tracteurs, qui affichaient des messages clairs dont « on marche sur la tête » ou « notre fin sera votre faim », ont fait route de tout le département vers La Roche-sur-Yon avec le soutien des habitants depuis leurs balcons et dans les rues. Les actions cantonales, toujours en cours, avaient pour but de montrer aux populations que les agriculteurs sont présents sur le département, et c’est réussi !

Le point de rencontre devant la Préfecture était « important pour faire le point sur la mobilisation, mais aussi pour montrer qu’on est capable de se mobiliser en nombre, en un laps de temps très court, et que la détermination monte en puissance, explique Brice Guyau, président de la FDSEA 85. La totalité du pentagone de La Roche-sur-Yon est occupée par près de 1 000 tracteurs. Si on lâche aujourd’hui, ça sera un échec. On veut une vraie vision stratégique et un avenir pour nos jeunes ! Cette manifestation n’est qu’une étape dans notre combat. »   

Des mesures qui ne suffisent pas 

Le préfet de la Vendée, présent à la manifestation, a présenté les mesures régionales déjà prises comme la durée de retournement des prairies qui a été portée de deux à cinq ans et la mesure BCAE2 qui concerne l’agriculture dans les marais Breton et Poitevin qui a été suspendue et dont les négociations pour définir le rôle de chacun reprendront ultérieurement. 

Pourtant, ce n’est pas suffisant. A plusieurs reprises, les élus ont demandé au préfet de faire remonter leurs revendications auprès du Premier ministre et du Gouvernement. « On veut un vrai changement de fond qui prenne en compte la souveraineté alimentaire, le revenu des agriculteurs, mais aussi la dignité de notre métier et une lisibilité sur notre avenir », annonce Éric Coutand, président de la chambre d’agriculture. « Et, dans les jours à venir, il faut qu’on puisse s’asseoir et détricoter cette réglementation tout en gardant en tête les objectifs pour retrouver une souveraineté alimentaire française. »  Jordy Bouancheau, administrateur de JA national, ajoute qu’« on veut vivre de notre métier, et on a besoin de lisibilité. Nous sommes prêts à faire évoluer nos modèles agricoles à la seule condition que le revenu des agriculteurs soit toujours pris en compte. » 

La manifestation s’est terminée par une opération de paillage de la préfecture de la Vendée pour dénoncer l’excès procédurier et réglementaire de l’administration avant que les agriculteurs ne rejoignent leurs tracteurs. Mais est-ce la fin ? Les annonces attendues jeudi matin le détermineront.

Johanna Kerschenmeyer