Propos de saison : Les jachères et jachères mellifères ; Mise à l’herbe ; Le phosphore ; Le stade Épi 1 cm

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Les jachères et jachères mellifères : dates d’implantation

Selon la réglementation de la Politique agricole commune (PAC), les jachères et les jachères mellifères sont une solution aux exigences de la BCAE 8, pour les exploitations n’ayant pas assez de « bandes tampons, haies, mares, bosquets ou arbres… » déclarés à la PAC chaque année. Pour ceux qui s’interrogent, un rappel des dates d’implantation des jachères permet d’anticiper la prochaine PAC et de ne pas se retrouver en dessous des 4 % IAE (Infrastructure agro-écologiques ou surfaces non productives) sur TA (terres arables). Les jachères doivent être présentes du 1er mars au 31 août. Cette période a été choisie en raison de la croissance active de nombreuses espèces végétales pendant cette période.

Les jachères mellifères doivent être présentes du 15 avril au 31 août pour pouvoir être déclarées au moment de la PAC. Dans le cas des jachères mellifères, les surfaces sont revalorisées à 50 % (1 ha = 1,5 ha en biodiversité). Avec ce rappel sur les dates d’implantation, les semis des jachères mellifères laissent encore un peu de temps pour le calcul mais aussi pour réaliser vos semis dans de bonnes conditions techniques et agronomiques. 

Dominique MAZOUE

Mise à l’herbe contrariée, stocks plus importants, paillage ?

Nous arrivons dans la période où les animaux sont ou vont sortir à l’herbe. Suivant les fermes, les conditions météo et les types de sols ; sortir tôt signifie pour certains le 15 février, pour d’autres début avril. Actuellement, la météo, les conditions de portance n’encouragent pas à sortir vite !

Souvent, dès que les animaux sont sortis, il y a plutôt peu d’intérêt de les re-rentrer, la phase de transition est en train de s’opérer, ces animaux profiteront de la pousse de l’herbe rapidement dès que les jours seront plus favorables. Parcelles-parking, parcelles avant maïs peuvent être privilégiées.

Avant la sortie, les concentrés, minéraux, la part d’amidon ont peu d’intérêt en allaitant, même si cette partie est à gérer différemment en fonction des races, de l’état des animaux et des besoins du moment et à venir (stade physiologique). Des économies peuvent être générées.

Une sortie au pâturage plus tardive entraîne souvent plus de stocks (ensilage, enrubannage, foin). La part de maïs semée et son type de récolte peuvent être différents cette année. Les hectares non semés en céréales, la récolte plus en grain (maïs épi, MG) peuvent entraîner des opportunités pour récolter aussi des fanes. Les autres types de paillages peuvent être en partie envisagés, broyat de haie, carbonate… Les tendances climatiques sont connues, la météo, elle, est toujours très variable… 

Franck Chaigneau 

Le phosphore ne réveille pas les morts !

On peut être tenté d’effectuer un apport d’engrais starter type 18-46 afin de remédier à la faible vigueur des céréales. Cette vigueur est mise à mal par les excès d’eau successifs et non pas par un manque de phosphore disponible dans le sol. La première étape est d’attendre l’évacuation de l’excès d’eau et d’apporter l’engrais au bon moment c’est-à-dire quand la céréale en aura besoin, soit autour du stade Épi 1 cm.

L’apport de phosphore ne se justifie que pour une teneur Olsen inférieure à 40 mg/kg. On peut remonter cette concentration à l’échelle de la rotation par une gestion adaptée des effluents, des couverts et des résidus de récolte. À défaut, l’achat d’engrais starter aura un intérêt économique.

Denis GUILLOTON

Repérer le stade Épi 1 cm

Avec la douceur, les blés d’octobre 2023 se développent rapidement. Le stade Épi 1 cm est un stade important d’observation du blé. Un signe précurseur de ce stade sera le redressement à savoir que les feuilles et le port de la plante se redressent. Mais ce n’est pas toujours le cas puisque en triticale ce stade peut être atteint avant ou au même moment que le redressement. Celui-ci s’observe à l’aide d’un cutter.

Ce stade nous permet de savoir, en fonction de la date de semis et de la variété, si l’année est précoce. Il correspond à une augmentation des besoins en azote. Les apports d’azote sont guidés par ce stade et en fonction du bilan de la parcelle. C’est un stade où la céréale peut encore supporter du froid ce qui sera moins le cas quand l’épi va vraiment décoller. C’est le stade où l’on commence à observer les maladies, la rouille jaune en particulier. Attention, c’est aussi un stade où certains produits phytosanitaires peuvent être plus agressifs vis-à-vis de la plante.

Joëlle JAULIN