Fermes laitières - Evolution des résultats économiques dans les fermes laitières des Pays de la Loire

Chaque année, des simulations sont réalisées sur des exploitations types pour approcher les évolutions de revenu sur l’année civile des éleveurs de bovins laitiers de la région. Elles prennent en compte, les effets des variations des prix et des charges ainsi que les effets climatiques. Cet article vous propose un résumé de ce travail.

Prix du lait en hausse et baisse du prix des céréales 

Au niveau de la région Pays de la Loire, sur l’année civile 2023, les observations indiquent que, par rapport à 2022, le prix de vente du lait a progressé en conventionnel (+18€/1000l) et en bio (+23 €/1000l). Le prix des céréales conventionnel a lui diminué de 50 €/T pour le blé. 

Dans l’ensemble, les charges opérationnelles progressent de + 9% en système conventionnel et + 4% en système bio. Entre 2022 et 2023, les charges de structure progressent en moyenne de +5% en système conventionnel et +2% en système bio. La mécanisation est un des postes les plus impactés, avec une augmentation de +7%.

Bons rendements fourragers mais diminution des volumes produits en bio 

Les rendements en maïs ensilage de 2023 sont supérieurs de +23% à la moyenne décennale. Ils atteignent 14,3 TMS/ha en conventionnel et 11,7 TMS/ha en bio. Ce maïs, de meilleure qualité que celui de 2022 a commencé à être consommé sur le dernier trimestre de l’année 2023 et son impact est faible sur les résultats de l’année civile. 

Les rendements annuels en herbe sont moins élevés que la moyenne. Ils occasionnent une variation de stocks négative, voire des achats de fourrages et de concentrés dans les systèmes herbagers.

Sur l’année civile, la mauvaise qualité des maïs ensilage récoltés en 2022 et de l’herbe en 2023 ont provoqué une diminution de 5% du volume de lait bio vendu par élevage, principalement dû à une diminution du lait par vache. En conventionnel, le volume vendu par site de collecte est maintenu mais avec 2,5% de vaches supplémentaires et une complémentation en concentrés énergiques plus importante.

Légère baisse de revenu disponible en système spécialisé conventionnel 

Les impacts des facteurs conjoncturels, structurels et climatiques ont été appliqués sur une exploitation conventionnelle type des Pays de la Loire. Elle compte 2,2 UTH, 650 000 litres de lait vendus avec 79 VL sur 95 ha de SAU dont 27 ha en cultures de vente et avec 40 % de maïs dans la SFP.

Le graphique 1 présente les effets de la conjoncture économique et les effets climatiques sur l'EBE avant main d’œuvre (MO) de ce système. 

L’EBE avant MO permet de rémunérer le travail, de pourvoir aux prélèvements privés et de rembourser les annuités et les frais financiers. En système conventionnel, l'EBE avant MO sur 2023 diminue de 2 700 €/UMO exploitant. Néanmoins, il reste proche des 80 000€/UMO exploitant. Il équivaut à 250 €/1000l ou 43% du produit brut d’exploitation.  

Avec des annuités constantes, le revenu disponible moyen 2023, en élevage laitier spécialisé conventionnel devrait se maintenir autour de 50 000 €/ UMO. 

Faible évolution des résultats économiques en système spécialisé bio : +2000 € /UMO

Le graphique 2 présente les effets de la conjoncture économique et les effets climatiques sur l'EBE avant main d’œuvre (MO) du système moyen en agrobiologie avec 10% de maïs dans la SFP. Par rapport à 2022, l'EBE avant MO sur 2023 augmente de 4 570€/UMO exploitant. Il est proche des 60 000€/UMO, ce qui équivaut à 290€/1000l ou 38% du produit brut d’exploitation. Avec des annuités constantes, le revenu disponible moyen 2023, en élevage laitier spécialisé bio devrait se maintenir autour de 30 000€/UMO. 

Laurent GABORIAU