Jour d’élection au Pays de Mortagne

Jeudi 12 janvier, tous les agriculteurs adhérents du Pays de Mortagne se sont retrouvés à la Verrie pour une assemblée générale commune. Après un tour d’actualité et les votes le matin, ils ont reçu leurs élus communaux l’après-midi.

C’est une première sur l’union cantonale, et c’est plutôt bien réussi. Les agriculteurs du réseau FDSEA + JA du Pays de Mortagne se sont tous donnés rendez-vous le jeudi 12 janvier dernier à La Verrie, pour tenir tous ensemble leurs assemblées générales de communes et communauté de communes. « Ces dernières années, nous étions à chaque fois un peu moins nombreux sur nos communes lors de nos AG, explique le président de l’union communautaire Frédéric Borderon. En nous réunissant tous ensemble, on crée une dynamique un peu différente et on passe de l’info plus efficacement, donc c’est une bonne chose. » 

Le président a remercié les quelque 80 exploitants de s’être déplacés, puis les discussions ont pu démarrer notamment sur la nouvelle PAC ou l’Influenza aviaire, sur ce secteur de bocage historiquement tourné vers l’élevage bovin et avicole. Après avoir fait le tour de ces sujets d’importance et répondu aux questions des agriculteurs, chaque commune s’est réunie de son côté dans la grande salle pour tenir son assemblée générale et désigner son représentant. 

Rencontre entre l’agriculture et les élus, temps fort de l’année 

Différents sujets ont été abordés avec les élus communaux présents*. Éric Coutand les a interpelés sur l’Influenza aviaire et sa gestion à échelle de la communauté de communes, notamment le lien à faire entre les professionnels de l’élevage et les particuliers qui ont, chez eux, quelques volailles. Le sujet, hautement technique, reste toutefois grandement entre les mains du département et des autorités liées (DDTM, DDPP notamment), les maires n’ayant dans leurs communes ni les compétences ni les moyens de gérer des phénomènes de telle ampleur. Les élus ont tout de même assuré avoir pris note des remontées du terrain, et feront remonter les informations.

Le bois a aussi occupé une part importante des discussions, d’abord directement avec la volonté des communes de valoriser le bois sur le territoire, peut-être par le biais de système de chauffe public au bois (très rentable en cette période de forte hausse du coût de l’énergie) que feraient fonctionner les pouvoirs publics, un peu comme sur le territoire de Pouzauges. Sujet encore en cours de réflexion. Mais indirectement, le bois a aussi fait l’objet d’émules beaucoup plus concrètes : le passage de la fibre et l’entretien des haies. L’entretien et l’élagage, d’abord demandés aux agriculteurs sous contrainte de leur faire payer l’intervention d’un tiers s’ils ne le faisaient pas, ont finalement été pris en charge en totalité par la communauté de communes face aux difficultés de mise en place générale, notamment auprès des particuliers. Les agriculteurs qui avaient joué le jeu dès le départ ont fait part de leur désarroi, entendu et compris par les élus. Agriculteurs, maires et adjoints ont ensuite discuté de la meilleure façon de prendre en charge cet entretien, et par qui. « Rassurez-vous, ces discussions ont lieu dans toutes les communautés de communes », a assuré Éric Coutand. D’autres sujets ont aussi été discutés comme la volonté de la communauté de communes de recensement de zones économiques pour récupérer une quinzaine d’hectares pour permettre l’installation d’entreprises sur certaines communes qui n’ont plus de disponibilités (la communauté de communes s’est engagée, en retour, à compenser ces zones agricoles prélevées). 

Mortagne, territoire pilote sur l’installation

Sujets d’importance sur Mortagne et longuement évoqués, la transmission des exploitations agricoles et le renouvellement des générations. Sur ces sujets, le Pays de Mortagne fait en effet partie des territoires pilotes déterminés par la région Pays de la Loire et la chambre d’Agriculture, programme dont le but est de mettre en place des actions visant à favoriser l’installation des jeunes et la reprise des exploitations. Aux côtés des élus, Flavien Martineau, président des JA de de Vendée, a rappelé l’importance pour les exploitants de plus de 55 ans d’anticiper la reprise de leur structure et de leurs ateliers, bien que certains soient aujourd’hui plus attractifs que d’autres. A été rappelé aussi, notamment par les agriculteurs présents, que l’installation et le renouvellement sont fortement liés à la rémunération des producteurs. La durabilité des cheptels ne s’obtiendra qu’avec une bonne rémunération de la viande et du lait.

La journée s’est conclue avec un verre de l’amitié entre tous, puis les membres de l’UCSEA nouvellement élus sont restés encore un peu dans la salle pour procéder aux élections et aux désignations. « Nous ne lâcherons pas le syndicat, a affirmé le président sortant réélu Frédéric Borderon. Le syndicat n’est pas tout puissant c’est vrai, et tout n’est pas toujours au mieux bien sûr, mais quand on voit l’importance de ce qu’on arrive à accomplir tous ensemble, et à quel point ça nous a été rappelé en période de crise comme on a connu pendant l’Influenza, on ne doit pas laisser tomber le syndicat. Donc on continuera de s’engager et de faire vivre l’UCSEA, et j’appelle tous ceux qui voudraient participer à se rapprocher de nous. » 

Vincent Dufau

* Les élus communaux présents étaient Damien Roy adjoint à Mortagne-sur-Sèvre, Dominique Chiron adjoint urbanisme à Tiffauges, Nicole Beaufreton maire à Treize Vents, Marie-Thérèse Pluchon maire de la Gaubretière, Hervé Brejon maire de Saint-Aubin-des-Ormeaux, Alain Landreau maire de Saint-Martin-des-Tilleuls, Jean-François Fruchet maire de Chanverrie, Régis Mouille, adjoint aux Landes-Genusson, Daniel Pichon adjoint à Saint-Laurent-sur-Sèvre et Jean-Bernard Fruchet adjoint à Saint-Malo-du-Bois.