JUSTE - Juste et vendéen : Naturel, du coin et de qualité !

Marque. Des huiles essentielles pour remplacer les antibiotiques, brosse de massage à volonté, manucures (parages) au minimum deux fois par an… Au Gaec La Chênelière, à La Garnache, le bien-être des vaches est une priorité. La qualité du lait n’est pas une option ; le circuit-court est la bonne direction.  Ici, sachez-le, la montbéliarde est reine.

La traite est finie. Les 80 vaches laitières du Gaec La Chênelière, essentiellement des montbéliardes, retournent progressivement dans leur logette. Au bout du bâtiment, une file d’attente ne cesse de s’allonger. La brosse de massage, accessible 24h/24h, a beaucoup de succès. Elle enlève parasites, vieux poils et procure du bien-être. « Après le vêlage, la première chose qu’elles font, c’est d’aller vers la brosse », s’amuse Philippe Burgaud, l’un des trois associés. A ses côtés, sa femme Cendrine, qui s’occupe plutôt des volailles label rouge, et leur fils Jérémy.

Soucieuse du bien-être de ses animaux, la famille Burgaud leur offre deux séances de manucure chaque année. Enfin, parlons plutôt de parage, ce soin du sabot. « La corne des sabots des vaches montbéliardes poussent vite et mal. Et cela occasionne panaris et inconfort. Alors, entre deux parages, il arrive que je le fasse moi-même », témoigne Philippe. Aux petits soins pour ses vaches, l’agriculteur rêverait de faire une formation d’acuponcture.

Cendrine, elle, teste une approche plus naturelle. « On essaie d’éviter les antibiotiques et on privilégie au maximum les huiles essentielles sous forme de massage ou de spray. C’est moins coûteux, moins dangereux pour la vache et ça fonctionne bien. ' Quant à l’eau qui coule dans les écuelles, elle vient directement du puits de la ferme. '

Aline et Gabriel, les parents de Philippe, leur ont transmis ces valeurs d’une agriculture authentique et respectueuse de son environnement. Ils avaient acheté cette ferme en 1964 et y ont travaillé pendant près de 40 ans.

2002 rompt avec ce bonheur tranquille. C’est une année noire. La vache folle fait des ravages. Un cas d’ESB est détecté au sein du troupeau. Le principe de précaution s’applique. La totalité du cheptel est abattu. Un traumatisme. ' On a mis 10 ans pour s’en relever, aussi bien moralement que financièrement ', se souvient Philippe.

L’agriculture chevillée au corps, le Gaec serre les dents et prend rapidement un nouveau départ avec l’achat d’une vingtaine de montbéliardes. Philippe réalise un vieux rêve. ' J’aime leur couleur, leur allure. Elles produisent moins de lait mais celui-ci est mieux équilibré. Les vêlages sont plus faciles… Bon, c’est vrai aussi qu’elles ont plus de caractère. '

Il y a six ans, la ferme connaît un autre coup dur.  L’installation de Jérémy est l’occasion de moderniser la salle de traite avec l’acquisition d’un robot. Mais celui-ci ne va jamais bien fonctionner. Ce dysfonctionnement plombe la trésorerie. En 2015, le Gaec est placé en redressement judiciaire. L’association Solidarité paysans les accompagne dans l’élaboration du dossier pour le tribunal. « Leur aide fût très précieuse. Sans eux, on n’aurait pas été jusqu’au bout. Cela nous a aussi remonté le moral. »

Plus combattifs que jamais, Philippe, Cendrine et Jérémy sont convaincus que leur avenir passe par un lait de qualité, rémunéré à son juste prix et distribué localement. Tous comme les valeurs défendues par la démarche Juste et Vendéen.

Le Gaec La Chênelière

• Cheptel : 80 vaches laitières (3/4 de montbéliardes, ¼ de prim’holstein) + 80 génisses
• Productions : lait (650 000 l) ; volailles label rouge et céréales (selon les années)
• Surfaces : 110 ha dont 3 ha de marais.