Maïs - Vite les semis de maïs après l’ensilage

Mikaël Forget a commencé ses semis de maïs mercredi, à Montaigu. Grâce à une irrigation disponible, il a opté pour des variétés tardives. Mais son inquiétude reste les dégâts des corbeaux.

Le vent balaie les terres de Mikaël Forget et sèche les sols, ce mercredi. Avant de semer dans l’après-midi, son salarié et lui avaient déchaumé, suivi d’un labour fin avril. Ils ont poursuivi la préparation du sol par « coup » de rouleau pour casser les mottes et un ultime passage de herse pour niveler le terrain. « La terre est sèche, elle se met bien », se satisfait l’agriculteur. 2022 avait été une année précoce, « on avait ensilé fin mars et on avait eu quelques créneaux pour semer autour du 10 avril. Cette fois, on est dans une année normale mais après le 1er mai, il est temps de semer », estime-t-il. Son maïs est exclusivement destiné à l’ensilage pour ses 160 prim’holstein. Après avoir semé ses 52 ha en maïs, il complètera dans un second temps avec 24 ha de sorgho. Ses deux tracteurs sont équipés de GPS, le second depuis un an et demi. « C’est un gadget très confortable ! Ça me permet de faire des économies en graines et en carburant car il n’y a pas de recroisement. C’est surtout beaucoup de fatigue en moins car on porte plus d’attention au matériel quand ça avance tout seul », plaide l’éleveur. 

Une irrigation garantie

Mikaël a opté pour des variétés tardives, avec un indice de 380 et 420. Il irrigue l’intégralité de ses maïs et, surtout, la ressource en eau n’est pas une problématique.

« J’ai la chance de ne pas me poser la question car j’ai deux retenues de 35 000 m3. Elles sont alimentées par les eaux de station d’épuration de deux entreprises, qui arrivent directement par les réseaux. On peut semer des variétés de plus en plus tardives. Elles donnent plus de rendement et sont plus digestibles pour les vaches. On aimerait récolter la première quinzaine de septembre, selon la météo », espère l’éleveur. 

Mais il va falloir passer l’été car les stocks sont bas après une année 2022 aux faibles rendements de maïs. « On va être obligé de démarrer un nouveau silo. Heureusement, un voisin va nous fournir en ensilage ». Pas question de réduire les surfaces en maïs ensilage cette année. Avant de connaître les rendements en maïs de cette année, l’ensilage en herbe a apporté à l’exploitation une première sécurité. « J’ai pu faire deux coupes, une première le 6 mars et la deuxième le 20 avril. C’est une herbe de très bonne qualité. Ça me permettra de faire une économie sur le concentré, je pourrai mettre moins de correcteur d’azote ». 

La bête noire, les corbeaux

Les sangliers, « on en voit de plus en plus. On en voyait moins il y a dix ans, mais ils ne font que quelques dégâts mineurs chez moi. Ce qui me cause le plus de soucis, ce sont les corbeaux. On a une grosse corbeautière à côté, dans les bois. Lors de battue, 300 à 600 sont tués. Ça m’est arrivé de ressemer trois fois à cause des corbeaux. Il y a deux ans, j’ai dû ressemer 10 ha sur les 15 ha sur certaines parcelles. Les corbeaux, ça devient compliqué. Quand on laboure, ce n’est pas rare d’en voir 200 dans le champ à rechercher les vers et les graines. On a essayé de mettre des cages mais c’est beaucoup de temps pour peu de résultats, d’autant que des personnes les ouvrent en passant sur les chemins le long des parcelles », regrette Mikaël.

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« On peut semer des variétés de plus en plus tardives. Elles donnent plus de rendement et sont plus digestibles pour les vaches. »

Mikaël Forget, éleveur à Montaigu

Carte d’identité du Gaec La Brosse

• 2 associés et 1 salarié

• 200 ha (environ 70 ha de maïs et sorgho, 75 ha de dérobés, 70 ha de blé et colza, pâture)

• 160 vaches laitières (prim’holstein), avec 2 millions de litres de lait de quota

• 2 réserves d’eau de 35 000 m3

Loïc Deveyer, conseiller marais-sud à la chambre d’agriculture

Dans le Sud Vendée, le maïs est quasiment fini d’être semé

« Dans le marais et la plaine, 95 % des chantiers sont finis. Cette semaine, va donner un coup d’accélérateur aux derniers chantiers dans le bocage du Sud Vendée. Les terres sont un peu plus mouillantes, mais il n’y a eu que très peu d’eau ce week-end, elles vont donc vite sécher. Dans les prochains jours, on va assister à du travail du sol avec sûrement des bonnes reprises de terre. Par exemple, des parcelles de ray-grass qui ont été fauchées et ensilées jeudi, les agriculteurs vont labourer dans la foulée afin de pouvoir semer avant l’eau prévue ce week-end.

Au niveau des assolements, on constate quelques modifications mais rien de plus. Effectivement, avec la nouvelle PAC, il est demandé aux agriculteurs de faire un peu plus de légumineuses et ce sont le tournesol majoritairement - qui a perdu de son intérêt financier (-400€/t) - ainsi que le maïs qui vont en pâtir. Dans le marais, environ mille hectares de maïs ont fait place à du pois chiche qui s’installe bien dans le climat du marais et qui, en plus, a des cours intéressants en ce moment. En plaine, on observe le même phénomène avec de la luzerne, du pois de printemps et d’hiver, bien que le maïs reste prépondérant. 

Pour l’instant, les conditions sont bonnes pour le maïs. Nous avons eu un beau mois de mars, l’un des plus pluvieux depuis 20 ans, qui a permis de reconstruire les réserves d’eau. Dans un mois, quand le maïs et le tournesol quitteront le stade juvénile et consommeront plus d’eau, il faudra commencer à irriguer s’il n’y a pas de pluie. Pour le maïs, on compte sept à huit tours d’eau contre deux pour le tournesol mais les marges ne sont pas les mêmes. Le maïs est plus rentable d’un point de vue économique cette année. »

Johanna Kerschenmeyer