Vendée - L'heure est aux plantations et semis de melons !

Dans le Sud-Vendée, l'entreprise Boule d'or et sa trentaine de salariés et saisonniers plantent et sèment le fruit d'été.

3000 t. C'est le volume de melons qui sortira cet été des 140 ha de l'entreprise Boule d'or. Mais avant de rejoindre les grandes surfaces et grossistes à travers la France et de finir dans nos assiettes, il faut commencer par planter ces fruits. A Vouillé-les-Marais, 15 à 20 saisonniers et une dizaine de CDI s'y emploient actuellement. « 10 à 11 ha sont plantés cette semaine pour 3 à 4 ha de semis directs, indique Vincent Roulleau, co-gérant. Viendra ensuite le moment d'arrêter la plantation pour ne faire que du semis. »
Mais le travail n'est pas simple cette année et le travail « colossal ». L'eau trop abondante cet hiver est maintenant absente. « Le sol est humide mais recouvert d'une croûte très dure à cause du vent qui a asséché tout le terrain », décrit le responsable Culture. Les plantations et les semis se déroulent donc dans le sec. « Il faut reprendre tous les terrains un à un, voire deux fois. C'est une masse de travail que nous n'avons jamais connue avant », constate Vincent Roulleau. Les températures élevées de la semaine dernière ont par ailleurs brûlés 30 à 40% de plants de melons dans 4-5 ha sous tunnels bâchés. « On se retrouve dans une ambiance particulière due à un excès d'eau suivi du sec et maintenant le Covid-19 », note-t-il.

Habitués et habitudes

Car la pandémie oblige forcément à une logistique particulière, même ici, dans les parcelles. Parmi les mesures mises en place : lavage des mains systématique au moment des pauses, utilisation de gel hydroalcoolique, gants, séparation des groupes, embauches décallées pour ne pas que les groupes se croisent... « Nous avons mis des plexiglass, notamment sur la planteuse, car deux personnes sont dessus, souligne Vincent. On a individualisé les outils comme les pelles utilisées pour remettre de la terre sur les plants par exemple. » Dans cette culture, les distances sont déjà bien établies en temps normal : un sur le tracteur, deux sur la planteuse, deux avec des pelles à l'arrière et deux personnes qui remettent les plans. « Personne n'est collé. »
Si les mesures sont prolongées en revanche, la gestion sanitaire deviendra plus difficile pour les co-gérants. « Dans un mois et demi à deux mois nous serons une centaine de personnes à travailler. Il faudra imaginer des procédures différentes. » Par ailleurs, il ne serait plus question de travailler avec les dix à quinze saisonniers étrangers habituellement présents pour la récolte. 
Un prolongement qui serait difficile aussi pour la vente directe en cabanes, sur la côte, ou en marché à La Rochelle. Vincent Roulleau se demande d'ailleurs : « Une France amputée de son affluence touristique estivale, qu'est-ce que cela va donner en terme de consommation ? »