Vous pouvez compter sur elle ! Caroline assure les remplacements su secteur de la Châtaigneraie

Presque plusieurs vies en une et un parcours agricole diversifié, Caroline Gleyses a rejoint l’équipe du Service de remplacement pour le secteur de La Châtaigneraie.

«J’évite souvent de dire que j’ai été gendarme ! » Bon, c’est raté pour cette fois-ci. Voilà, vous savez d’emblée que Caroline Gleyses, 42 ans, nouvelle agent du Service de Remplacement pour le secteur Sud-Vendée (La Châtaigneraie), a porté le képi. « J’ai vite compris que verbaliser en bord de route ce n’était pas mon truc, explique cette baroudeuse téméraire et…  au rire facile !  J’ai besoin de me sentir utile, d’aider les autres », glisse-t-elle alors que l’insécurité violente du métier de militaire la fera bifurquer de voie. Elle aurait alors pu revenir à sa première aspiration professionnelle : l’agriculture. Après son bac S, Caroline avait entamé un IUT d’agronomie à Auch (Gers). Erreur de casting : « Je ne voulais pas travailler en labo ! Je voulais avoir des bottes aux pieds ! Être avec les animaux ». Si Caroline a aussi été sauveteur en mer, elle est sans hésitation une terrienne. Grands-parents éleveurs laitiers en Normandie, vacances d’enfance assidues en salle de traite chez des amis dans le Lot... Madame aime les vaches depuis longtemps et n’est pas du genre à cultiver l’illusion d’une passion. Avant de se lancer, elle doit maîtriser. En 2013, Caroline décroche un BPREA dans le Tarn-et-Garonne,
avec une spécialisation équine et grandes cultures. «  Je sais conduire un tracteur ! », souligne-t-elle au passage à l’attention de ceux qui n’auraient pas compris qu’il faut la prendre au sérieux. Le cheval, c’est presque histoire de généalogie car en « Normandie, tout le monde monte sans selle ». Elle y a cru à son centre équestre, dans le Tarn. 15 ha défrichés seule ou presque. Et puis, sans autre coup de semonce qu’un rendez-vous annulé par le maire de la commune, on lui fait comprendre que les non enracinés n’ont pas leur place au soleil des Gorges de l’Aveyron.
Bretagne, Tarn, Corrèze De son parcours très rythmé et plutôt étonnant (Caroline a été par ailleurs éducatrice sportive de haut niveau en Bretagne, responsable du magasin d’une coopérative agricole en Corrèze), elle retient d’abord la richesse de la diversité des rencontres, particulièrement en agriculture. « C’est hallucinant de voir à quel point notre agriculture, ses pratiques, ses personnalités sont variées », s’enthousiasme encore la quadragénaire qui résume ces expériences comme « un stage grandeur nature ! ». Traite, bovins, caprins, maraîchage, culture, télescopique… Elle a développé ses compétences au
tant que l’évidence, qu’un jour, elle deviendra agricultrice. Quand Caroline entre en contact, cette année, avec Mirella Blanchard, responsable planning du SR, elle travaille comme salariée temporaire dans une exploitation caprine et vient d’acheter une maison à la Tardière côtoyant 4ha pour y laisser s’y dérouler un projet. « Je connais la fragilité d’une installation, je mesure les risques, j’avance toujours avec prudence », retient Caroline qui projette de devenir cotisant solidaire afin de créer une activité de vente directe de fromages de chèvre, légumes, œufs et savons artisanaux. Cheval de trait breton, chèvres et poules font déjà le décor de son chez-elle. «Je ne ferai pas n’importe quoi ! Je dois encore consolider la rentabilité de mon système », insiste la maman de deux jeunes filles de 18 et 12 ans sachant que le SR sera un bon appui.

Oxygène et pansement

Depuis mi-septembre Caroline occupe donc un CDI de 20  h hebdomadaires au SR (« j’ai besoin de temps pour m’occuper de mes animaux »). Elle a d’abord assuré une mission de six semaines (deux matinées hebdomadaires) chez des maraîchers de Saint-Maurice-des-Noues avant de démarrer un remplacement de trois mois en élevage laitier à Cheff ois. « J’aurai forcément un petit pincement au cœur quand ma mission dans ce Gaec à cinq associés se terminera d’ici quelques jours », glisse Caroline qui connaît désormais chacune des 112 vaches du troupeau et apprécie la relation nouée avec les exploitants. « Progressivement, les agriculteurs me font confiance, voient que je m’intéresse vraiment à leurs animaux, alors on me confie de tâches annexes au-delà de la basique traite », remarque la salariée. Avide de technicité, curieuse d’apprendre toujours un peu
davantage, Caroline est attentive à son rôle de soutien. « On observe, on se cale par rapport aux habitudes, on s’adapte pour ne rien perturber, même si pas une salle de traite ne se ressemble !, explique-t-elle, se resituant dans des missions pour longue maladie. Je n’oublie pas que je remplace dans des conditions particulières ; c’est hyper important d’être disponible même si l’exploitant n’a pas envie de parler. Le SR, je le vois comme une bouffée d’oxygène pour les adhérents et un pansement ». Caroline n’oublie jamais de sourire aussi. On ne lui en voudra pas d’avoir été gendarme. Certainement pas.
C.B.

• Les agents de remplacement du Sud-Vendée :
• Contacts responsables planning
• Yon-littoral (de Challans au Talmondais, La Roche-sur-Yon) : Léana Menanteau 07 85 13 05 98 ;  lmenanteau@fvge.asso.fr
• Vendée et Lay (Sud Vendée jusqu’à La Châtaigneraie) : Mirella Blanchard 07 85 13 57 17 ; mblanchard@fvge.asso.fr
• Maines et Boulogne (de Palluau à Montaigu, Les Essarts)  : Nathalie Herbreteau 07 85 13 85 71 ;  nherbreteau@fvge.asso.fr
• Collines et Bocage (de Mortagne-sur-Sèvre, Les Herbiers à Pouzauges, Chantonnay)  : Amandine Simonneau, 07 85 13 59 06 asimonneau@fvge.asso.fr